Midi Libre dénonce la campagne d’affichage “haineuse” de Robert Ménard
Le quotidien Midi Libre, ouvertement attaqué par le biais d'une campagne d'affichage municipal à Béziers, dénonce une "quête irrationnelle de polémique" de la part du maire Robert Ménard.
Une “quête irrationnelle de polémique”, voici comment mardi, la Société des journalistes (SDJ) du quotidien Midi Libre a dénoncé la campagne “haineuse” qui le vise directement.
A l’origine, des affiches apposées aux murs de la ville par le maire de Béziers Robert Ménard. On peut y voir la photo d’un chien tenant dans sa gueule un exemplaire du journal, accompagnée de ces mots : “Tous les jours, l’info en laisse”.
“A qui appartient Midi Libre ?”
Sur l’affiche, une question apparait également : “A qui appartient Midi Libre ?”. Suit la réponse : “A J-M Baylet, ministre des collectivités territoriales”. Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, est l’un des propriétaires du groupe La Dépêche du Midi, auquel appartient Midi Libre. Et dans l’organigramme du groupe, on retrouve des membres de la famille, comme son ex-femme Marie-France Marchand-Baylet qui lui a succédé quand il est devenu ministre.
La Société des journalistes indique que de tels liens ne sauraient faire l’objet d’une attaque dont elle a “pris connaissance avec colère”. Pour elle, le maire de Béziers s’en prend “régulièrement depuis son élection aux journalistes de notre titre, individuellement ou collectivement”.
“Le nombrilisme de M. Le maire”
La SDJ pense que cette campagne est née du fait que le quotidien n’a pas relayé le discours du maire faisant suite à l’attentat de Nice. Elle répond : “Le traitement et la hiérarchisation de l’information à Midi libre dépendent de la seule rédaction, et non de l’actionnaire majoritaire. À ce titre, le petit caprice de M. le maire de Béziers paraît bien dérisoire face à la gravité du drame qui a frappé Nice et la République”.
Elle ajoute que son rôle “n’est pas de reproduire les discours des élus locaux”, et se pose des questions “sur le choix fait par le maire de Béziers de consacrer l’activité de ses services techniques et de communication à cette quête irrationnelle de polémique”. Enfin, elle “constate – sans surprise, mais avec désolation – que le narcissisme et le nombrilisme de M. le maire de Béziers passent visiblement chez lui bien avant l’intérêt général”. Du côté de la mairie, aucune réaction n’avait pu être recueillie mardi.