MegaUpload ferme ses portes suite à une procédure judiciaire
C'est un géant de l'internet qui a fermé ses portes le 19 janvier dernier, MegaUpload site d'hébergement de contenus et 13ème site le plus visité au monde et ses principaux membres ont fait l'objet d'une procédure judiciaire et d'une fermeture forcée pour diffusion de contenus soumis à droits d'auteur.
Le Département de la justice (DoJ) américain et le FBI ont procédé à l’arrestation de Kim Dotcom (ou Kim Schmidtz et Kim Tim Jim Vestor) en Nouvelle Zélande, fondateur et patron de MegaUpload ainsi qu’à celle de six de ses associés :
- Finn Batato, 38 ans directeur marketing, vivant en Allemagne,
- Julius Bencko, 35 ans, graphiste, vivant en Slovaquie,
- Sven Echternach, 39 ans, directeur commercial, vivant en Allemagne,
- Mathias Ortmann, 40 ans, directeur technique, co-fondateur et directeur de l’univers Mega, vivant en Allemagne et à Honk Kong,
- Andrus Nomm, 32 ans,développeur et chef de l’équipe de développement technique, vivant en Estonie et en Turquie,
- Bram van der Kolk, 29 ans, superviseur du développement et de l’infrastructure réseau, danois vivant aussi en Nouvelle-Zélande.
Cependant, si Dotcom, Batato, Van der Kolk et Ortmann ont été arrêté et placé en garde à vue en Nouvelle Zélande, en attendant leur transfert vers les Etats-Unis, Bencko, Echternach et Nomm sont actuellement recherchés et sont sous le coup de mandats d’arrêts. Les membres de MegaUpload risquent une peine de prison cumulée de 60 ans maximum. Ces derniers sont condamnés pour pour racket en bande organisée, conspiration en vue d’infractions aux droits d’auteur et pour blanchiment d’argent. Il leur est aussi reproché d’avoir appuyé leurs activités sur un business plan peu scrupuleux, en proposant notamment un système de récompense pour les membres qui chargeaient des fichiers particulièrement demandés et générant beaucoup de trafic. Ainsi les abonnés les plus actifs pouvaient recevoir une rémunération calculée en fonction du trafic généré par les fichiers envoyés.
Par ailleurs, c’est aussi le système de promotion de leurs contenus et services qui s’appuyait sur des sites-tiers de liens, qui a joué en leur défaveur, en effet cette architecture permettait en quelques clics de télécharger illégalement un film par exemple, en outre l’absence d’un moteur de recherche rendait impossible de répertorier toutes les diffusions d’un fichier. Enfin, c’est aussi l’absence de sanctions prises à l’égard des abonnés envoyant de contenu illégal, qui a motivé la justice à démanteler le site. Disposant de l’immunité due à tous les hébergeurs, MegaUpload c’est très longtemps réfugié derrière celle-ci, mais en favorisant et encourageant le téléchargement illégal assez clairement, la société ne devrait pas pouvoir s’appuyer dessus pour sa défense.
Le FBI et DoJ s’accordent à dire que les saisis sont estimées à près de 50 millions de dollars d’actifs, de matériels et serveurs, ainsi que 18 noms de domaine, dont les fameux MegaUpload.com et MegaVideo.com. Pour les autorités américaines, le site aurait engendré des recettes de 175 millions de dollars depuis 2005 en donnant accès à des fichiers illégaux, ce qui aurait par ailleurs causé un manque à gagner de 500 millions de dollars pour les ayants-droits.
En France, Nicolas Sarkozy salue la décision de la justice américaine et déclare que “la lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création”. Avec quelques 50 millions de visiteurs par jours, soit 4% du trafic internet journalier mondial, il y a fort a parier que d’autres prendront la place de ce géant qu’était MegaUpload.