Médicaments : quelque 200.000 ruptures de stock en près de deux ans
L'ANSM et le CNOP communiquent sur une situation alarmante en France où, entre février 2015 et novembre 2016, ont ainsi été observées près de 200.000 ruptures de stock de médicaments.
Rarement, pour ne pas dire jamais, les Français auront connu autant de difficultés pour se procurer des médicaments. Dans leurs derniers rapports respectifs en date, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) et le CNOP (Conseil national de l’Ordre des pharmaciens) tirent ainsi le signal d’alarme sur des ruptures de stock persistantes.
Par exemple, entre février 2015 et novembre 2016, soit en près de deux ans, ce sont près de 200.000 ruptures de stock qui ont été observées, et si l’on prend en compte les cinq dernières années, on se rend compte que ce genre de situation est dix fois plus présente qu’avant.
Ruptures de stock de médicaments : d’abord les vaccins
Des pénuries qui concernent, comme nous le rapporte Actu santé .net, 2% des molécules vendues en pharmacie. Précisons d’ailleurs que l’on parle de rupture de stock lorsqu’il n’est pas possible d’acquérir un médicament pendant au moins trois jours de suite.
Quant aux types de médicaments les plus touchés par ces ruptures, il est en premier lieu question des vaccins (22%), qui demandent ainsi, en moyenne, un délai d’attente de 139 jours. On trouve ensuite les produits dermatologiques (6 %, 116 jours), les hormones systémiques (6 %, 34 jours), les hormones sexuelles ou génito-urinaires (3,8 %, 100 jours) ainsi que les médicaments ciblant muscles et squelettes (3,1 %, 129 jours).
“Des conséquences néfastes pour le patient”
Le CNOP se veut donc particulièrement interpellant sur la question : “Depuis 2006, les professionnels de santé de tous les pays, dont la France, notent une hausse importante du nombre de ruptures d’approvisionnements de médicaments dans les officines mais aussi dans les établissements de santé”.
Un problème certain puisque ces ruptures “peuvent avoir des conséquences néfastes pour le patient”, en particulier “lorsqu’elles concernent des médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur (MITM)”. L’Ordre va même plus loin en affirmant que ces pénuries sont “susceptibles d’entraîner un problème de santé publique (mise en jeu du pronostic vital, perte de chance importante pour les patients)”. En cause pour l’ANSM, “de nouvelles stratégies industrielles de rationalisation des coûts de production qui conduisent les laboratoires à produire en flux tendu”, et le CNOP de mentionner de son côté la mondialisation de la fabrication.