Médicaments contre l’anxiété : une consommation réduite en France
Un recul a été observé l'année dernière en France sur la consommation de médicaments contre l'anxiété. Une baisse établie à 1,42% alors que les évènements ayant ébranlé l'Hexagone en 2015 laissaient présager un tout autre résultat.
La Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) vient de communiquer les chiffres 2015 de la consommation, en France, de médicaments contre l’anxiété. Et ces résultats d’apparaître particulièrement étonnants dans la mesure où l’année passée s’est voulue chargée en évènements perturbants.
Nos confrères du Point, qui ont ainsi sollicité la Cnamts pour la révélation de ce bilan, rapportent qu’en 2015, 48.974.172 boîtes de benzodiazépines anxiolytiques ont été consommées en France contre 49.677.171 en 2014. Soit une réduction de 702.999 boîtes de tranquillisants (comme Temesta, Lexomil, Seresta ou Xanax) et une baisse d’1,42%.
Consommation de tranquillisants en France : une baisse d’1,42% en 2015
Il s’avère par ailleurs que le nombre boîtes de benzodiazépines hypnotiques (des somnifères tels que Noctamide ou Havlane) a lui aussi été en recul l’année dernière, avec des remboursements qui n’ont concerné que 6.511.693 boîtes en 2015 contre 6.731.628 l’année précédente. La diminution apparaît toutefois moindre, avec 219 935 boîtes brillant par leur absence et une baisse de 3,26 % observée sur un an. À l’inverse, les antidépresseurs inhibiteurs de recapture de la sérotonine de même que la Venlafaxine ont connu un plus fort taux d’adoption, avec 33.660.173 boîtes consommées en 2015 contre 33.437.455 en 2014 (222.718, +0,67 %).
Le zolpidem et le zopiclone pas inclus dans les chiffres de la Cnamts
Il nous est précisé que si ces chiffres se rapportent à “l’ensemble des produits, princeps et génériques, appartenant aux trois classes thérapeutiques classiquement indiquées dans le traitement médicamenteux des troubles anxieux”, ils ne prennent toutefois pas en compte les molécules hypnotiques que sont le zolpidem et le zopiclone, vraisemblablement car davantage considérés comme des analogues plutôt comme de véritables benzodiazépines. Le professeur Antoine Pelissolo, chef de service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil et également à la présidence de l’Association française des troubles anxieux et de la dépression, explique que “la diminution de la consommation des benzodiazépines anxiolytiques se confirme entre 2014 et 2015, et surtout par rapport aux années passées. J’ai retrouvé des données relativement comparables qui indiquaient des ventes de 68,9 millions de boîtes en 1997 et 76,5 millions en 1991. Il demeure encore beaucoup d’utilisateurs de ces molécules, environ dix millions de personnes, mais, grâce à l’information sur les risques et à quelques alternatives nouvelles, cette population est en baisse”.