Maroc : un Français condamné en appel à 4 ans de prison pour soutien au terrorisme
La justice marocaine vient de condamner en appel un Français de 36 ans à quatre ans de prison pour avoir donné un total de 70 euros à un homme depuis radicalisé.
Un premier procès l’avait condamné à six ans de prison pour “soutien financier” à des personnes cherchant à commettre des actes terroristes. Thomas G., ingénieur de 36 ans originaire du sud de la France, était depuis emprisonné à Salé, au Maroc.
Après avoir fait appel de sa décision, le Français vient d’écoper d’une peine allégée de deux ans. En d’autres termes, sa culpabilité a été confirmée pour quatre ans à passer derrière les barreaux. Citée par Le Figaro, sa mère Béatrice se dit “assommée” par ce verdict, qui intervient “après un an de combat”.
Condamné pour avoir donné 70€ à un homme radicalisé
C’est en février 2016, durant un coup de filet antiterroriste en février 2016 à Essaouira, que Thomas G. avait été interpellé. Il lui est reproché d’avoir donné en plusieurs fois de l’argent à un homme depuis radicalisé, pour un total de 70 euros remis à cette personne.
Le mois dernier, la mère du prévenu avait tenu à souligner le caractère bienveillant de ces dons d’argent : “Mon fils a juste voulu aider une personne dans le besoin. Par trois fois, il lui a donné un peu d’argent. La première fois parce qu’il voulait aller chez le dentiste. Une autre fois, c’était pour les obsèques d’un de ses proches. Et la troisième et dernière fois, c’était pour le dépanner car il n’était pas sûr de pouvoir payer son loyer”.
Un pourvoi en cassation envisageable
L’avocat du Français, Franck Berton, a déclaré que “tous les observateurs de ce dossier et du respect des droits de l’Homme dénoncent l’accusation à l’encontre de Thomas, qui n’a rien à faire dans ce dossier”. Selon sa mère, le trentenaire aurait été poussé à signer de “faux aveux” dans une langue (l’arabe) qu’il ne maîtrise pas.
Le procureur a pour sa part signifié mercredi que “toute la procédure a été faite dans le respect de la loi”, et de dénoncer les “mensonges de la presse étrangère” alors que Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits de l’Homme et Amnesty international avaient fait de même en novembre dernier quant aux “méthodes douteuses des policiers”. Le pourvoi en cassation apparaît désormais comme le prochain recours accessible à Thomas G., encore faut-il qu’il exprime ce choix dans les dix jours à venir.