Manuel Valls craint que la gauche ne devienne la plus bête du monde
Lors d’une visite en Côte d’Ivoire, le Premier ministre a fait part de sa vision sur la division de la gauche alors que pointe la menace d’une élimination dès le premier tour des présidentielles.
En déplacement en Afrique de l’Ouest, Manuel Valls a, hier, été interviewé par nos confrères de RFI et de France24 depuis la Côte d’Ivoire. S’exprimant sur les chances de victoire du Parti Socialiste, le Premier ministre a blâmé les divisions qui règnent dans son parti, professant que la gauche française pourrait devenir « la plus bête du monde ».
Manuel Valls fustige les divisions à gauche
Afin d’éviter une très déshonorante nouvelle élimination du candidat de gauche dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2017, comme ce fut le cas en 2002, Manuel Valls a appelé au rassemblement. Le Premier ministre a implicitement accusé les frondeurs de créer la diversion au sein du parti malmené dans les sondages et un quinquennat de François Hollande jugé décevant par de nombreux militants.
Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron sont, pour le Premier ministre, les principaux responsables de la division du parti et qualifie leur attitude de « vieille politique ». L’hôte de Matignon s’est interrogé : « Qui peut rassembler toutes ces personnalités ? » avant d’ajouter : « Comme le dit Jean-Christophe Cambadélis (le premier secrétaire du parti socialiste) très justement, nous serions la gauche la plus bête du monde. La gauche française peut le devenir. Elle n’est pas à la hauteur de ses responsabilités ».
Valls entretien le doute sur ses ambitions présidentielles
Le Premier ministre, à qui certains prêtent des ambitions présidentielles pour l’élection de 2017, est resté ambigüe sur ses intentions : « Je veux être à la hauteur de la responsabilité du moment (…) et faire en sorte que la gauche puisse demain l’emporter. Et moi, j’y contribuerai, d’une manière… ou d’une autre ».
Manuel Valls a par ailleurs dénoncé le comportement de certains en assurant : « Il faut agir en responsabilité. Nous ne sommes pas dans une cour de récréation, pas dans un bac à sable ».Malgré avoir confessé, jeudi dernier, avoir ressenti de la colère par la publication du livre « Un président ne devrait pas dire ça », lePremier ministre a cependant préféré calmer le jeu et a assuré avoir « du respect vis-à-vis de François Hollande » mais aussi « pour la fonction présidentielle ».
Le Premier ministre a ensuite défendu l’action du chef d’Etat : « François Hollande a incarné la France quand il s’est agi de sauver le Mali. François Hollande a incarné la France quand il a fallu sauver la Grèce. Quand François Hollande a permis avec sa diplomatie, je pense notamment à Laurent Fabius et Ségolène Royal, l’accord sur la COP 21, tout le monde a salué l’action de la France et donc du président ».