Le manuel scolaire numérique en progression dans les écoles
Si l'utilisation du e-manuel augmente dans les écoles françaises, nombre d'enseignants manquent d'équipement et de formation.
En 2011, ils n’étaient encore que 16% à utiliser les manuels scolaires numériques. Cette année, toutes sections confondues, les enseignants sont désormais 29% à en faire profiter les élèves en complément des traditionnels manuels papier.
C’est une enquête TNS Sofres pour l’Association Savoir Livre qui révèle l’installation, encore à pas feutrés, du numérique à l’école. C’est au primaire que cette avancée est la plus lente, puisque 20% des enseignants disent travailler avec ses e-manuels, contre 36% dans le secondaire. Savoir Livre, qui regroupe les éditeurs à destination des écoles Nathan, Belin, Bordas, Hachette, Hatier et Magnard, explique par la voix de sa présidente Isabelle Magnard que “ces usages sont essentiellement collectifs”. Ce sont les cours à portée scientifique qui monopolisent le plus l’usage de cette “révolution numérique”.
Les e-manuels progressent, mais les moyens manquent encore
Cependant, l’arbre de la progression de l’utilisation des manuels électroniques ne doit pas cacher la forêt du manque d’équipement et de crédits. Car c’est bien cela qui empêche l’augmentation de leur usage à une échelle vraiment importante. Près de 20 ans après la volonté par Claude Allègre d’“introduire les nouvelles technologies de l’information et de la communication de la maternelle à l’université”, force est de constater (et ceci est valable pour les gouvernements successifs) que l’éducation n’est pas encore à la pointe de l’universalité numérique. Le gouvernement actuel vient d’ailleurs de lancer un nouveau plan numérique pour l’école.
Certains en tout ne voient pas d’un oeil totalement écarquillé cette révolution. Le Figaro fait entendre la voix de Jean-Rémi Girard, secrétaire national à la pédagogie pour le syndicat Snalc : “Cela ne va rien révolutionner (…) «20% des élèves qui arrivent en sixième ne maîtrisent pas le français, je ne crois pas que la priorité soit de leur donner des tablettes numériques ! Je ne suis pas technophobe, mais je crois que pour des élèves qui sont confrontés en permanence aux écrans, l’école est peut être le seul lieu où ils peuvent découvrir autre chose, je crois aux vertus du livre”.