Maltraitance médicale : un livre qui dénonce la formation des praticiens en France
Dans son livre récemment paru "Les brutes en blanc", le médecin Martin Winckler dénonce une maltraitance médicale observée en France où, selon lui, "l'écoute du patient" n'est pas suffisamment prise en compte dans la formation des praticiens.
Pour le médecin et écrivain Martin Winckler, la France apparaît tel un pays où la maltraitance médicale s’observe de manière plus ou moins prononcée. Dans son livre Les brutes en blanc paru mercredi aux éditions Flammarion, le praticien dénonce ainsi des comportements où les patients ne reçoivent pas le respect qui leur est dû.
Invité de franceinfo, Martin Winckler a mis le doigt sur la formation des médecins telle qu’elle est appliqué en France : “La formation médicale en France n’est pas du tout centrée sur l’écoute du patient. Elle n’est pas centrée sur le développement de l’empathie […]. On perd [l’empathie] au fil des études, c’est-à-dire non pas seulement au contact des patients mais au contact de modèles qui sont des médecins qui sont eux-mêmes très peu empathiques, extrêmement techniques. […] La médecine c’est un métier qui s’apprend par l’émulation, l’imitation. […] Si vous avez des modèles qui sont des gens insensibles vous allez apprendre à faire une médecine insensible.”
Praticiens en France : une formation qui néglige l’empathie
Et le praticien de décrire la maltraitance médicale telle qu’elle peut être constatée en premier lieu : “La première manifestation de la maltraitance médicale, et c’est à cela que l’on reconnaît si le médecin est maltraitant ou bienveillant, c’est qu’un médecin maltraitant ne respecte pas le patient. Il le juge, porte des jugements sur sa vie, son aspect physique. Ce sont des formes de harcèlement moral.”
“Un médecin devrait être quelqu’un qui soigne”
Quand on lui demande comment ce constat a-t-il pu finir par être dressé en France, Martin Winckler souligne une nouvelle fois un ciblage déficient de la formation médicale, laquelle considèrerait ainsi bien peu le patient vis-à-vis de l’annonce d’une maladie :
“La formation médicale ne favorise pas le développement et la sélection de gens qui veulent s’occuper des gens qui souffrent. Un médecin devrait être quelqu’un qui soigne. Vous rentrez chez lui et quand vous sortez vous vous sentez au moins rassuré, informé, vous êtes soutenu si vous avez une maladie grave. Mais la formation médicale française ce n’est pas ça. On apprend à faire des diagnostics, à donner des traitements, mais on n’apprend pas à annoncer des mauvaises nouvelles aux patients et à les soutenir.”