Lutte contre l’EI : “une part de suspicion” sur la Turquie alliée selon Ayrault
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a estimé qu'il y avait "une part de fiabilité" et "une part de suspicion" sur la Turquie en tant que partenaire dans la lutte contre l'État islamique.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault était présent dimanche chez nos confrères de France 3. Parmi les questions qui lui ont été posées, celles portant sur la coopération de la Turquie dans la lutte contre l’EI (État islamique). Et le ministre d’avoir délivré une réponse laissant entendre un partenariat pas totalement de confiance :
“Il y a des questions qui se posent. Il y a une part de fiabilité et il y a une part de suspicion aussi, c’est vrai”. M. Ayrault a poursuivi en indiquant que “la semaine prochaine à Washington, il y aura une réunion [NDLR : de la coalition internationale contre l’EI], mon homologue turc sera présent. Avec Jean-Yves Le Drian [NDLR : ministre de la Défense], nous lui poserons clairement des questions pour savoir comment faire pour combattre encore plus Daesh en Syrie”.
Ayrault : “des questions” sur Ankara et la lutte contre l’EI
Il est à noter que sera également le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Et si les proches du ministre semblent s’accorder à dire qu’ils ne remettent “pas en cause la fiabilité d’Ankara dans la lutte anti-EI”, le souci évoqué par Jean-Marc Ayrault pourrait alors porter plus précisément sur le lien unissant Ankara à Paris dans ce combat.
La Turquie est un “grand pays”
L’ancien Premier ministre a ajouté que la Turquie est un “grand pays, qui a une situation stratégique, qui est membre de l’OTAN, qui est le premier pays frontalier de la Syrie, qui accueille deux millions et demi de réfugiés sur son territoire, et donc qui est un allié”.
Enfin, sur la question de la récente tentative de coup d’État manquée en Turquie, M. Ayrault s’est voulu ferme sur la réaction affichée de la France : “Il fallait condamner le coup d’État en Turquie, c’est la moindre des choses, [mais] nous voulons que l’État de droit fonctionne pleinement, ce n’est pas un chèque en blanc à M. Erdoğan”.