Gérard Larcher craint que “ça soit feu la loi Travail”
Invité dimanche du "Grand Rendez-vous", le sénateur Les Républicains Gérard Larcher a estimé que l'action du gouvernement va conduire la loi travail à n'être bientôt plus. Pour lui, "on est en train d’achever un quinquennat pour rien'.
Le président du Sénat Gérard Larcher était l’invité, dimanche, du Grand Rendez-vous Europe 1, iTélé, Le Monde. Et le sénateur Les Républicains (LR) des Yvelines d’avoir, à demi-mot, déjà désigné le quinquennat de François Hollande comme un futur échec.
“On est en train d’achever un quinquennat pour rien, […] avec plus de chômeurs, alors que l’Allemagne, le Royaume-Uni et même l’Espagne ont des chômeurs en moins. Alors qu’on n’aura pas gagné en compétitivité des entreprises. Alors que le Front National est à 40% dans trois régions. Alors qu’en même temps, on a une crise agricole ravageuse dans l’ensemble du pays.”
Larcher sur la loi Travail : la gauche contre “la gauche réelle”
Selon M. Larcher, l’exécutif ne semble plus avoir ni autorité, ni confiance, sans compter une absence de majorité et le fait de voir “une partie de son électorat […] dans la rue”. Et le sénateur d’ajouter, en se rapportant à la récente mobilisation des jeunes contre la loi Travail, que “c’est peut-être la première fois que la gauche est confrontée à la gauche réelle du pays. […] Celle qui s’exprime dans la rue, qui ne comprend pas la politique […], les propositions qui sont faites sur les sujets de société. Je pense au sujet de la nationalité, je pense aussi aux propositions qui sont faites dans le domaine du travail, en matière d’état d’urgence”.
“La même erreur de méthode” qu’avec le CPE
Pour le président du Sénat, ça va être “feu la loi travail” et le chef de l’État et son Premier ministre vont s’atteler, selon lui, à la rédaction de son “faire-part”. Parce que “le gouvernement vient de pratiquer la même erreur de méthode [que pour le CPE] sans tenir compte, y compris, de l’article 1 du code du travail” appelant à une concertation dans le cadre d’un projet de réforme. Gérard Larcher s’attend par conséquent à ce que cette problématique s’achève avec “plus de taxes, plus de rigidité et on n’aura rien résolu des questions des relations du travail”.