Loi Travail : Anne Hidalgo demeure opposée au licenciement économique
La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo se dit encore partiellement dérangée par le projet de loi Travail revisité, et plus spécifiquement par le licenciement économique.
À l’occasion de la tenue, samedi, d’une “nuit des débats” initiée par la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo suite aux attentats français de 2015, l’élue s’est exprimée en ce vendredi sur cette opération qui prendra place dans une centaine de boîte de nuits, cafés et espaces publics de la capitale.
Au micro de France Inter, Mme Hidalgo a ainsi expliqué que le projet est “né après les attentats de janvier sur deux idées, effectivement : ‘parlons-nous’, parler, échanger, ça s’est renforcé après les attentats du 13 novembre. […] On a besoin de réinviter les sciences sociales pour comprendre ce qui se passe dans notre monde. […] Le café c’est là où l’on refait le monde, le syndicat des hôtels cafés parisiens s’est associé à la démarche, […] la Sorbonne […] lance la thématique ‘les idées contre-attaquent’.”
Anne Hidalgo sur la loi Travail : “des choses très très difficiles que je n’approuve pas”
Également amenée à délivrer son ressenti sur les manifestations de ces derniers jours contre le projet de loi Travail de Myriam El Khomri, Anne Hidalgo a semblé apparaître partagée : “Sur la première version du texte [de la loi travail] qui contenait des points [..] scandaleux, les reculs qui ont été opérés sur le premier texte vont plutôt dans le bon sens. Maintenant il reste encore des choses très très difficiles que je n’approuve pas”. En évoquant ainsi “la question du licenciement économique, telle qu’elle est posée”.
Et de poursuivre : “J’ai beaucoup travaillé pendant vingt ans dans ce ministère [NDLR : du Travail], […] je ne pense pas que la précarité soit la condition qui permette de renouer avec la création d’emplois. […] L’idée d’avoir un compte personnel d’activité, autour duquel viennent exister de nouveaux droits, notamment pour des catégories de travailleurs, de salariés […] qui vont connaître des successions de contrats, […] je pense qu’on aurait pu travailler autour de cette protection, cette sécurité sociale professionnelle et tirer les fils.”
“Il n’y a pas plus pragmatiques que les humanistes”
La maire de Paris reconnaît malgré tout une non stagnation du gouvernement à ce niveau : “Les quatre reculs, je [ne] sais pas si ça peut s’appeler comme un progrès, mais en tous les cas, ce sont des renoncements qu’il fallait avoir, y compris sur le plafonnement des indemnités prud’homales qui étaient aussi de l’ordre du scandale. […] Un gouvernement de gauche, un gouvernement progressiste, un gouvernement humaniste doit se remettre aussi avec ce cœur de logiciel qu’est l’humanisme dans les décisions que nous prenons. […] Il n’y a pas plus pragmatiques que les humanistes”.