Loi santé : les alcoologues sont inquiets
Les associations de lutte contre l’alcoolisme s’inquiètent de la remise en question de la loi Evin par la Loi Santé de Marisol Touraine.
La Loi Santé inquiète les syndicats de médecins, notamment l’amendement sur la généralisation du tiers payant qui poussent les généralistes à se mettre régulièrement en grève depuis le début de l’année.
Mais ces derniers ne sont pas les seuls à s’inquiéter des remous que pourrait provoquer la promulgation de la loi défendue par Marisol Touraine. Les alcoologues eux aussi veulent alerter l’opinion sur l’un des amendements qui viseraient à assouplir la loi Evin.
Les alcoologues craignent le retour de la promotion de l’alcool
Différentes associations de luttes contre l’alcoolisme se sont associées pour protester contre l’assouplissement de la loi Evin engendré par l’amendement adopté le 13 mars par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée.
L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), la Fédération française d’alcoologie (FFA), la Société française d’alcoologie (SFA) et la Société française de santé publique (SFSP) déplorent dans une lettre rendue publique et envoyée au président de la République que « Si cette disposition était votée, c’est l’ensemble de la population, et notamment les jeunes, qui serait exposée à une promotion sans limites en faveur de la consommation d’alcool ». Les alcoologues jugent « paradoxal et dommageable qu’une loi ayant pour objectif d’améliorer la prévention ait pour conséquence une plus grande facilité de promouvoir l’alcool qui est directement responsable de 49 000 morts par an ».
Protéger la loi Evin
Les associations tiennent à rappeler que grâce à la loi Evin, la France dispose « d’un cadre équilibré qui permet à la fois l’information sur les boissons alcooliques et un encadrement pour la publicité ».
Les alcoologues contestent fermement l’amendement défendu par le député PS Denys Robiliard pour qui la publicité pour l’alcool est « un acte de promotion effectué en faveur d’un produit ou service, relevant de l’activité d’une personne ayant un intérêt à la promotion dudit produit ou service et susceptible d’être perçu comme un acte de promotion par un consommateur d’attention moyenne ». L’amendement vise entre autres à assouplir la loi pour la presse œnologique et la promotion de l’oeunotourisme qui jugent leur liberté d’expression entravée par la loi Evin.