Livre-plaidoyer de Talamoni : “La Corse a des choses à dire”
Avec "Avanzà ! La Corse que nous voulons" qu'il publie en ce jour, le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni veut interpeller la France sur ce que représente l'Île de Beauté et ce à quoi elle aspire.
Président de l’Assemblée de Corse depuis décembre dernier grâce à son alliance observée avec l’autonomiste Gilles Simeoni lors des récentes régionales, l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni publie en ce mercredi 5 octobre Avanzà ! La Corse que nous voulons, soit un livre-plaidoyer appelant à mieux faire comprendre l’Île de Beauté à la France.
Un ouvrage paraissant aux éditions Flammarion, lesquelles sont d’ailleurs à son origine comme l’a déclaré Jean-Guy Talamoni au Point : “Ce livre est une idée de Flammarion. La maison d’édition m’a contacté après notre prise de responsabilités de décembre. Interpellée par la prestation de serment sur la Giustificazione le jour de notre investiture, elle a souhaité approfondir la “question corse”. Avec comme fil rouge un aller-retour permanent entre l’actualité et l’histoire.”
Talamoni : un livre pour “approfondir la ‘question corse'”
Pour le président indépendantiste, “La Corse a des choses à dire. Par exemple concernant la laïcité, qui est un sujet d’actualité brûlante. Le modèle créé par Paoli est une laïcité ‘tranquille’ qui ne consiste pas à éjecter le fait religieux, a fortiori l’Église. Contrairement à la laïcité à la française, qualifiée de ‘virulente’ par des chercheurs américains. Autre aspect novateur de sa politique : le droit des peuples à l’autodétermination, porté par Paoli au XVIIIe siècle. Ailleurs, il faudra attendre le début du XXe pour que cette idée s’impose…”
La France “doit être demain un ‘pays ami'”
On apprend d’ailleurs que ce livre n’a pas seulement vocation à être lu et compris par le public français : “Le livre ne s’adresse pas uniquement à l’opinion française. Il est destiné, également, aux Corses, pour aborder la situation corse sous l’angle de l’histoire, en faisant part de travaux que je mène par ailleurs dans un cadre scientifique. Pour autant, je reste persuadé qu’il sera difficile de faire en sorte qu’un gouvernement accède à nos revendications sans faire bouger les lignes au niveau de l’opinion française.”
Et Jean-Guy Talamoni d’ajouter ne pas croire “que la majorité de l’opinion soit a priori raciste anti-corse. Et il faut lui dire qu’être indépendantiste ce n’est pas faire une déclaration de guerre à la France. Nous voulons simplement être nous-mêmes. En expliquant ce que nous voulons faire pour notre pays, le rapport que nous souhaitons avoir avec la France, qui doit être demain un ‘pays ami’ – je le confirme –, je crois que l’on peut changer un peu les choses. Cela fait partie de ma mission en tant que président de l’Assemblée de Corse.”