L’humour au travail, c’est la santé ?
Si l'on pouvait éventuellement en douter, l'humour s'avèrerait finalement tel un remède particulièrement efficace au travail pour les salariés souffrant de stress.
Se concentrer au travail en portant sur soi une charge considérable de nervosité tend à amener une productivité possiblement nocive pour le salarié. À l’inverse, un employé trop détendu réduit certes les risques de voir sa santé menacée par le stress, mais il ne peut alors pas vraiment prétendre à fournir une activité professionnelle de qualité.
Et parce qu’apporter l’humour au travail est une tâche plus subtile qu’il ne pourrait y paraître, des ateliers existent pour permettre aux salariés de se délester d’une certaine pression. Clémentine Dunne, de l’association Coeur de Rire, est une somato-praticienne chargée par des entreprises d’apporter de la “fraîcheur mentale” à leurs employés.
Stress au travail : des ateliers d’humour pour relâcher la tension
La spécialiste a confié à l’AFP que “demander aux gens de lever les bras, de faire ‘ah ah ah’, ‘oh oh, oh'” requiert “toute une préparation”, laquelle comprend “des échauffements, des tapotis, du do in, des auto-massages”. Et c’est après ces étapes qu’il est possible de présenter “les techniques du yoga du rire” et de “zinziner”. Clémentine Dunne reconnaît d’ailleurs que le rire est “un anti-stress magnifique”. Au travail comme ailleurs, s’il fallait le préciser.
Des précautions à respecter
Son collègue Olivier Ouzé semble partager le même sentiment, œuvrant dans ses ateliers au travers de “l’humour de situation” dans le but d’aider les managers “à relativiser leur rôle” et à “se sentir mieux”. Pour lui, l’humour représente une “soupape” pour le moins puissante. La question peut néanmoins se poser de savoir si toutes les formes de l’humour peuvent être abordées entre collègues. Pour Éric Rocheblave, avocat en droit social, “l’humour au travail est à manier avec précaution”. En ajoutant que “cela peut être une méthode de management. Mais il faut que ce soit accepté par tout le monde et compris“. L’avocat évoque ainsi le cas d’un salarié ayant été contrait par son employeur à se déguiser en Darth Maul (antagoniste de Star Wars apparu dans l’Episode 1) alors que ses collègues avaient revêtu des costumes “positifs” : “Il n’a pas apprécié l’humour et a obtenu gain de cause en justice.”