L’ex président Lula provisoirement confirmé en tant que ministre
Au brésil, un tribunal a annulé l'ordonnance qui interdisait à l'ancien président brésilien d'assumer des fonctions de ministre. Cette autorisation est cependant provisoire.
Luiz Inacio Lula da Silva (dit Lula), l’ancien président brésilien, est sous le coup d’une enquête pour corruption et blanchiment et risque une mise en détention provisoire. Cette affaire a créé un véritable feuilleton judiciaire. Un juge de première instance avait interdit à l’ex président de prendre des fonctions de ministre afin que celui-ci ne puisse être protégé par l’immunité que confère un poste ministériel. Hier, un tribunal de Rio de Janeiro cassait l’ordonnance du juge et l’autorise, de façon provisoire, à assumer un poste de ministre.
La justice ne peut interférer sur les nominations du président
Dilma Rousseff, l’actuelle présidente du géant sud américain, avait nommé mercredi Lula, son mentor politique, à un poste de chef de cabinet (un poste de quasi premier ministre). Pour l’opposition, cette nomination est considérée comme un artifice destiné à faire échapper l’ancien président aux accusations dont il fait l’objet par un juge fédéral.
Hier, un tribunal de la capitale brésilienne avait cassé le jugement rendu par le juge de première instance considérant que la justice ne peut “interférer dans les attributions du chef du pouvoir exécutif de nommer ou destituer les ministres de l’Etat” et que cela constitue “une ingérence juridictionnelle dans sa sphère“.
Le feuilleton judiciaire autour de l’ex président n’est pas terminé
L’autorisation donnée hier par le tribunal de Rio de Janeiro n’est cependant que provisoire. La Cour Suprême Fédérale est en effet saisie de pas moins de douze demandes qui réclament à celui qui fut président du plus grand pays d’Amérique du Sud entre 2003 et 2010 d’exercer le poste de chef de cabinet car l’immunité que lui confère ce poste constituerait une entrave flagrante à l’enquête qui le vise.
Lula, toujours très populaire au Brésil, est en effet soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent dans un vaste scandale autour du groupe national de pétrole Petrobras. Dilma Rousseff, celle qui l’a remplacée au poste de président est elle aussi éclaboussée par une affaire judiciaire et reste sous la menace d’une procédure de destination qui est examinée par les députés. Le Brésil, comme beaucoup de pays d’Amérique du Sud, est rongé la corruption.