L’Europe se lance aussi dans l’étude des ondes gravitationnelles
LISA Pathfinder, satellite européen lancé en décembre dernier, a dépassé les attentes placées en lui. Désormais, l'Europe va pouvoir construire son propre observatoire d'ondes gravitationnelles.
En février dernier, les ondes gravitationnelles étaient pour la première fois détectées depuis la Terre et l’observatoire Ligo. Deux mois auparavant, l’Agence spatiale européenne (ESA) lançait LISA Pathfinder, un satellite conçu pour faire figure de test avant la détection de ces ondes non plus depuis la Terre, mais depuis l’espace.
LISA a largement rempli sa mission, et ouvre désormais la voie à la construction d’un observatoire spatial d’ondes.
eLISA, lancé à l’horizon 2034
Placé à 1,5 million de kilomètres, LISA a donc atteint ses objectifs, et même au-delà. L’ESA voulait connaître sa capacité à placer au-dessus de nos têtes un appareil ne subissant que la gravité. Fabio Favata, directeur scientifique de l’agence, a déclaré à l’occasion d’une conférence de presse : “Nous sommes prêts pour le grand saut, pour le marathon (…) Grâce à la validation des technologies clé de la mission Lisa Pathfinder, nous savons maintenant que nous pouvons observer les ondes gravitationnelles depuis l’espace. Une nouvelle fenêtre sur l’univers s’est ouverte”.
Karsten Danzmann, qui a travaillé à la mission, se réjouit également : “Avec LISA Pathfinder, nous avons créé l’endroit le plus stable et le plus silencieux de toute l’humanité. Ses performances sont spectaculaires et dépassent de loin toutes nos espérances. Nous espérions observer la ‘chute libre’ la plus parfaite jamais créée en éliminant toutes les perturbations possibles. Les résultats nous montrent que nous avons réussi. Nous pouvons maintenant construire un observatoire spatial d’ondes gravitationnelles”.
3 satellites situés à 1 million de km de distance l’un l’autre
Reste maintenant à travailler sur une nouvelle mission, baptisée eLISA. Il s’agit là d’un observatoire spatial d’ondes gravitationnelles, dont le lancement est prévu en 2034. Ses objectifs : détecter les ondes à une distance très lointaines, puis analyser des fusions de trous noirs supermassifs, apparentés au Big Bang.
Ce dispositif consistera en un triangle composé de 3 satellites éloignés d’1 million de kilomètres chacun. En continu, des faisceaux laser les relieront l’un à l’autre, alors qu’ils ne subissent aucune force extérieure. Si une modification de la distance qui les sépare est observée, cela démontrera que des ondes gravitationnelles sont intervenues.