Suède : le paracétamol en supermarché, c’est fini
La Suède a décidé le retrait de la vente de paracétamol en comprimés dans les supermarchés. En cause, une hausse des intoxications.
C’est l’agence suédoise du médicament qui en a fait l’annonce par voie de communiqué : “Les comprimés de paracétamol sans ordonnance ne seront plus vendus que dans les pharmacies (…) à compter du 1 novembre 2015″.
Il y a 6 ans, cette vente hors pharmacie avait pourtant été autorisée. Dès lors, pourquoi un tel retrait ? Les excès de l’auto-médication sont en cause.
Suède : une hausse de 40% des intoxications au paracétamol
Rolf Gedeborg de l’agence du médicament précise que ce retrait est justifié car “il y a de bonnes raisons de limiter l’accès aux comprimés de paracétamol pour protéger la santé publique”. En outre, il précise que l’organisme a recensé une “une hausse des intoxications dans un but d’automutilation”, tout en constatant que “l’accès aux comprimés de paracétamol constitue un facteur de risque considérable”.
C’est une étude qu’elle a elle-même réalisé sur la période 2009-2013 qui vient révéler une hausse de 40% de ces intoxications depuis l’autorisation de la commercialisation du paracétamol hors des officines, et hors ordonnance.
Le laboratoire GSK conteste
Alvedon et Panodil sont les deux noms de paracétamol les plus vendus en Suède, commercialisés par le laboratoire pharmaceutique anglais GSK. Ce dernier, par la voix d’une de ses représentantes, a expliqué à l’agence de presse TT qu’“à partir des données présentées, [nous] ne pouvons pas conclure que la vente en grande distribution est responsable de la hausse”. Pour étayer ses propos, elle indique qu’entre les années 2000 et 2005, période pendant laquelle le paracétamol n’était pas encore disponible en grande surface, une telle hausse des intoxications avait été remarquée.
Pour information, l’agence suédoise du médicament met aussi en cause la trop grande accessibilité d’une telle auto-médication. Rolf Gedeborg précise que “le paracétamol dans sa forme habituelle est responsable de la majorité des cas d’intoxication, c’est pour cela que nous limitons l’accessibilité de cette forme”. Mise en place de cette restriction, donc, à partir du 1er novembre de cette année.
La France pourrait être prochainement sujette à un tel débat si jamais elle venait à autoriser la vente de médicaments sans ordonnances, de la même manière que la Suède.