Les insecticides, nuisibles au cerveau des enfants
Une étude française apporte des précisions sur l'effet néfaste des insecticides sur les enfants, et notamment sur leurs capacités cognitives.
“A tenir hors de portée des enfants“. Le message d’avertissement semble se vérifier à propos des insecticides, si l’on en croit une étude française qui rapporte que ces produits ont un effet très néfaste sur les enfants, principalement sur leurs capacités cognitives.
Menée par François Viel et Cecile Chevrier, deux psychologues, cette étude se concentre sur les effets du pyréthrinoïde contenu dans plusieurs insecticides disponibles sur le marché. Si les faits sont avérés, cela pourrait sensiblement relancer le débat sur l’utilisation de certaines substances phytosanitaires. “A l’origine, les pyréthrinoïdes ont été considérés comme inoffensifs pour les mammifères, donc l’homme. C’est leur omniprésence dans notre environnement quotidien qui nous a poussés à nous interroger sur leurs possibles effets neurotoxiques sur les enfants”, explique le Dr Viel.
Echantillons d’urine prélevés sur 287 mères
Pour la réalisation de leur étude, les deux psychologues ont divisé les travaux en deux parties. Ils ont d’abord procédé à des échantillons d’urines sur 287 mères qui en étaient entre leurs 6eme et 19eme mois de grossesse, afin de mesurer les concentrations de métabolites de pyréthrinoïdes.
Près de six ans plus tard, l’étude s’est concentrée sur les enfants et leurs performances cognitives sur une échelle WISC. Les chercheurs se sont aperçus qu’une présence assez importante de ces métabolites dans l’urine des enfants, est accompagnée d’une baisse de leurs performances cognitives : “Leur concentration, leur compréhension de l’environnement, leur capacité à acquérir de nouvelles connaissances et leur mémoire sont affectées”.
Insecticides : “Les efforts de recherche doivent se poursuivre”
Pour Cécile Chevrier, co-auteure de l’étude, ces résultats doivent s’accompagner d’autres études sur l’effet des insecticides sur les enfants : « Les efforts de recherche doivent se poursuivre afin qu’à terme, nous puissions proposer des mécanismes de prévention ».