Les frères Bogdanov condamnés par la justice pour le CNRS
Ils réclamaient, d'après Libération, plus d'un million d'euros. Mais ce sont bien les frères Bogdanov qui devront verser une somme au CNRS, 2.000 euros pour être précis. A l'origine, un rapport du CNRS contestant leur rigueur scientifique pour leurs thèses de doctorat.
Mise à jour 17h00
Selon les frères Bogdanov, dans une interview au Figaro.fr ce jour, “Cette histoire de million est complètement fantaisiste (…) La situation est beaucoup plus simple : nous avons évalué le préjudice à 60.000 euros. Le blog ose dire que nous avons été condamné à verser 2.000 euros. Et les médias relaient l’information. Mais c’est absolument faux. Nous sommes demandeurs. Un demandeur ne peut pas être condamné. Il peut être éventuellement débouté ou rejeté, comme c’est le cas ici. Nous n’avons jamais été condamnés”.
Déboutés, les frères Bogdanov. Le Tribunal administratif de Paris a condamné les Igor et Grischka à verser 2.000 euros au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). La fin d’un combat judiciaire qui a commencé avec un rapport rédigé par le Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) en 2003 et publié en 2010 par l’hebdomadaire Marianne.
Frères Bogdanov : des thèses scientifiques réfutées
Car ce sont bien les thèses de doctorat d’Igor et Grichka (obtenues à l’Université de Bourgogne en 1999 et 2002) que le CNRS contestait, arguant que celles-ci n’avaient “aucune valeur scientifique”.
Dans un extrait de ce rapport, que l’on peut voir sur le blog Sciences de Libération, on lit entre autres savoureuses remarques : “Si au lecteur non averti le style du manuscrit de thèse de M. Igor Bogdanoff peut rappeler celui de certains travaux de physique théorique traitant de l’origine de l’univers, il ne s’agit cependant que d’une illusion”.
1,2 million d’euros demandés, 2.000 euros à payer
Les frères demandaient l’annulation de ce rapport assez peu flatteur, annulation assortie d’indemnités au titre du préjudice moral se montant à 1,2 millions d’euros. Mais pour le Tribunal administratif, celui-ci s’en tient bien à “formuler un avis scientifique sur le niveau des thèses” et à ce titre, “ne saurait être regardé comme une décision administrative susceptible de recours” administratif.
Pour l’astrophsycien Alain Blanchard, dont les propos sont repris toujours dans le blog Sciences de Libération, le mal est fait : “Il y a suffisamment d’éléments pour considérer que les travaux scientifiques dont il est question ne présentent pas les garanties de rigueur qui permettent la délivrance du diplôme de doctorat. Je ressens donc un malaise profond, en tant que professeur des universités, que tout cet ensemble repose sur une validation institutionnelle de l’université. Un dégât irréparable à mes yeux”.
Pour information, les sujets de thèses étaient “Fluctuations quantiques de la signature de la métrique à l’échelle de Planck” et “Etat topologique de l’espace-temps à l’échelle zéro”.