Les exilés fiscaux français toujours plus nombreux
D'après une information du quotidien économique Les Echos, le nombre d'expatriations de contribuables français à hauts revenus a augmenté de 40% en 2013. Un mouvement qui a pris son envol avant l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Le nombre de contribuables français à hauts revenus qui se sont expatriés entre 2012 et 2013 a augmenté de 40%. Pour mettre les choses au clair, il s’agit bien là d’un vrai départ de France, et pas juste d’une domiciliation fiscale à l’étranger.
Ce nombre de 3.744 départs, pour des Français dont le revenu de référence est supérieurs à 100.000 euros, émane de documents que s’est procuré le quotidien Les Echos.
Les exils fiscaux des haut revenus plus nombreux
Certes, ce nombre peut paraître assez peu conséquent au regard de la totalité des contribuables français. Mais il n’en est pas moins un bon indicateur d’un certain “ras-le-bol” fiscal ambiant. En l’espèce, le revenu fiscal moyen de ces quelques milliers de ménages s’établit à 265.832 euros par an.
Et ce mouvement est encore plus flagrant en ce qui concerne les revenus qui dépassent 300.000 euros. En l’espèce, l’augmentation en terme d’expatriation est de 46% (659 en 2013 contre 451 en 2012). Côté contribuables soumis à l’Impôt de solidarité sur la fortune, la hausse représente 15%, toujours sur la même période.
Bercy n’a pas souhaité commenter ces chiffres
L’AFP a tenté de joindre les services du ministère de l’Economie, mais Bercy n’a fait aucun commentaire. Les Echos, pour leur part, précisent : “Sur le sujet, l’exécutif distille les données au compte-gouttes, avec retard, en affirmant que les départs restent marginaux”. Cette vague de départ s’explique en partie par les premières mesures d’austérité mises en place par le gouvernement en 2011, soit avant l’arrivée du nouvel exécutif à la tête du pays.
La tendance ? Toujours selon le quotidien économique, les chiffres illustrent “en partie les craintes des avocats fiscalistes, qui alertent depuis plusieurs années sur la multiplication des départs (…) Et il n’y a aucune raison objective pour que le phénomène s’estompe”. En attendant, Michel Sapin avait en nombre 2014 exprimé son souhait, dans une lettre adressée à la Commission européenne, d’“accélérer et renforcer la lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale”.