Les éleveurs manifestent contre les ours, loups et vautours
Plus de 2000 "défenseurs de la ruralité" ont manifesté samedi à Foix (Ariège) contre l'expansion des loups, des vautours et des ours.
Excédés, plusieurs centaines d’agriculteurs, d’éleveurs et de chasseurs ont crié leur mécontentement à coups de banderoles sur lesquelles pouvait-on lire “loups, vautours, ours : stop“, “touche pas à ma montagne” “stop au massacre”. La manifestation était un moyen d’alerter les pouvoirs publics des attaques incessantes des animaux sauvages dont ils seraient victimes. “C’est l’exaspération du monde rural aujourd’hui. Demain, ce sera la révolte” a déclaré Jean-Luc Fernandez, président des chasseurs de l’Ariège.
Selon les autorités publiques, la “révolte” aurait réuni quelques 2500 personnes alors que les organisateurs auraient dénombré 4000. Le cortège était également composé d’une centaine de tracteurs, de brebis, de chevaux. Plusieurs kilos de fumiers ont été déversés devant la préfecture de l’Ariège.
“Loups, vautours, ours : stop”
Les manifestants ariégeois ont dénoncé “l’expansion incontrôlée des loups“, la prolifération des vautours fauves et la réintroduction d’une dizaine d’ours supplémentaires dans le massif pyrénéen. La Ministre de l’Ecologie, Segolène Royal a jugé samedi que le nombre des attaques des troupeaux attribuées aux loups était trop grand. La ministre a alors déclaré vouloir faciliter les tirs contre cet animal protégé. Quant aux vautours fauves, les éleveurs dénoncent des attaques sur des bétails vivants et en bonne santé. L’oiseau qui se nourrit habituellement de cadavres d’animaux a “changé ses pratiques alimentaires”.
“Ça force les éleveurs à une surveillance constante de leurs troupeaux qu’ils ne peuvent pas assurer en pratique” a expliqué François Toulis, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège. Il plaide pour une autorisation de les abattre, citant l’exemple des 6 000 sangliers tués chaque année par les chasseurs en Ariège dans le cadre de la régularisation de l’espèce.
Cependant, les défenseurs des animaux réfutent cet argument en affirmant que le vautour n’est pas devenu un prédateur. “Il n’y a pas d’ensauvagement des Pyrénées. Le seul ensauvagement qu’on puisse repérer, c’est la déprise agricole depuis quelques dizaines d’années et le retour de la forêt au déclin des exploitations et de main-d’oeuvre” a déclaré Alain Reynes, président de l’association Pays de l’ours-Adet.