Lèpre : où en est la lutte ?
A l'occasion de la 63ème Journée mondiale des lépreux, où en est la lutte contre cette maladie infectieuse chronique qui touche toujours dans le monde 1 personne toutes les 2 minutes ?
La 63ème Journée mondiale des lépreux (qui se déroule en fait du 29 au 31 janvier) est à l’initiative de la Fondation Raoul Follereau et de l’Ordre de Malte. Chaque année, c’est l’occasion de mettre en lumière cette maladie infectieuse qui fait encore des ravages, comme le soulignent les chiffres de l’OMS, que relaie la Fondation : “Les 216.000 nouveaux cas de lèpre dépistés en 2014, dont 10 % sont des enfants, montrent qu’après une forte diminution dans les années 2000, le nombre de nouveaux cas stagne depuis 2010 et que le problème n’est pas réglé”.
Les lépreux, contagieux avant l’apparition de symptômes
Le quotidien La Croix rapporte les propos d’un spécialiste, tenus à l’occasion d’une conférence de presse en Suisse. Selon lui, cette situation est “probablement due à la contagiosité masquée des patients avant qu’ils ne présentent de symptômes”.
Car la lèpre est encore présente dans 100 pays, et parmi les 216.000 nouveaux cas recensés, 8 sur 10 l’ont été en Indonésie, Brésil ou encore Inde. Autre statistique inquiétante, 1 personne infectée sur 4 présente des infirmités de degré 2, c’est-à-dire une déformation ou une lésion visible.
Un traitement efficace mais qui doit être administré rapidement
Au tournant des années 80, l’Organisation mondiale de la santé a commencé à déployer une thérapie antibiotique composée de 3 médicaments. Le traitement guérit un individu infecté en moins d’un an. Cependant, comme le précise Vincent Jarlier, professeur à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à La Croix : “Ce traitement gratuit est efficace car on recense très peu de malades résistants, mais il doit être administré dès l’apparition des premiers signes pour arrêter la contagion et éviter les mutilations”. Cette médication est en cours de simplification.
On le sait, seul un vaccin pourrait permettre d’en venir à bout. Tout récemment, on a découvert que la bactérie pouvait passer par un animal avant l’homme, ce qui démontre s’il en était besoin le besoin impérieux de développer ce vaccin.