Le Yémen au bord du coup d’Etat
Le palais du président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi est tombé aux mains de la milice chiite Ansuruallah. L'ONU a condamné l'attaque.
Vives tensions à Sanaa, capitale du Yémen où le palais présidentiel a été pris d’assaut par la puissante milice chiite Ansuruallah. Si le bâtiment est bien sous contrôle, les miliciens nient cependant avoir renversé la présidence. Arrivés du nord du pays, ils essayaient depuis lundi d’avancer vers celui-ci, générant des combats faisant 9 morts et 67 blessés, dont des civils, d’après le ministère de la Santé.
Yémen : l’accès à la mer des chiites en cause
Samedi, après l’enlèvement du chef de cabinet du président Abd Rabbo Mansour Hadi et de l’une des têtes pensantes de la nouvelle Constitution alors en ébauche, les choses avaient commencé à dégénérer. La nouvelle Constitution prévoit un nouveau découpage du pays en fédération, ce qui entraînerait la fin de l’accès à la mer pour les Houtis chiites, dont sont issus ceux qui ont fait main basse sur le palais présidentiel.
Les miliciens encerclent également la résidence du premier Ministre.
L’ONU condamne les attaques à Sanaa
Mardi toujours, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné ces attaques par les rebelles Houtis, et soutiennent toujours le président. Dans un communiqué, il tient toujours Abd Rabbo Mansour Hadi pour chef légitime du pays.
Le Conseil a appelé à un cessez-le-feu total et à un retour au dialogue pour résoudre les tensions. Cependant, aucune menace de sanction n’a été évoquée par l’Onu.
Allié des Etats-Unis, le Yémen a autorisé les attaques de drones américains sur son sol contre des positions d’Al-Qaïda. Pour rappel, la branche yéménite de l’organisation terroriste avait revendiqué l’attentat contre Charlie Hebdo. Quant à eux, les miliciens d’Ansaruallah sont considérés comme les alliés de l’Iran et contrôlent la majeure partie de la capitale yéménite.
Depuis 212 et le départ de l’ancien Président Ali Abdallah Saleh, le pays qui compte 24 millions d’habitants est en proie à un certain désordre.