Le Sud-Soudan s’enlise dans la crise
La crise politique qui sévit au Sud Soudan depuis maintenant plus d’une semaine pourrait dégénérer en guerre civile.
500 personnes auraient déjà trouvé la mort à Juba, la capitale du Soudan du Sud, depuis le début des combats entre les fidèles du président Salva Kiir, et les partisans de son ancien vice-président Riek Machar.
Le pays, qui a obtenu son indépendance en juillet 2011, serait aujourd’hui, selon Barack Obama, “au bord du précipice”.
A l’origine de la crise, un différend entre le président Salva Kiir, et Riek Machar, limogé en juillet, et accusé par le président d’être derrière une tentative de coup d’Etat. De nombreux observateurs craignent cependant une crise beaucoup plus sévère. Le Soudan du Sud, où de nombreuses communautés ethniques cohabitent sans qu’aucune n’ait la majorité absolue, pourraient en effet s’enliser dans un conflit ethnique d’une rare violence.
Les deux communautés les plus importantes numériquement, Dinkas et Nuers, dont sont respectivement issus Salva Kiir et Riek Machar, sont liés par des différends depuis de nombreuses années.
Le gouvernement, qui n’a qu’un contrôle très limité sur l’armée, ne peut ainsi empêcher les soldats de se retourner les uns contre les autres et de s’entretuer depuis plusieurs jours. Pire, dans plusieurs localités du pays, ce sont à présent des exactions et dérapages qui se multiplieraient à l’encontre des populations civiles. Selon l’ONU, 40 000 déplacés auraient ainsi trouvé refuge dans les camps des Nations Unies.
Extension du conflit au Soudan du Sud
Le Soudan du Nord, redoute ainsi que la lutte pour le pouvoir entre les deux hommes ne dégénère en conflit ethnique entre Nuers et Dinkas, chacune des deux communautés soutenant son leader. Le gouvernement de Khartoum craint d’ores et déjà une extension du conflit à son territoire, du fait de la présence des deux ethnies dans ses zones frontalières : déjà en proie à des insurrections au Darfour, au Nil Bleu, ainsi qu’au Kordoufou du Sud, l’ouverture d’un nouveau front aurait en effet nécessairement des conséquences désastreuses, d’un point de vue humain, mais également économique.