Le Nigeria dément l’enlèvement massif d’enfants par Boko Haram
Le gouvernement nigérian a démenti des informations selon lesquelles 500 femmes et enfants ont été enlevés dans le nord-est du pays.
“Il n’y a pas eu de nouvel enlèvement à Damasak” a déclaré le porte-parole du gouvernement pour les questions de sécurité, Mike Omeri. La ville de Damasak, située dans le nord-est du Nigeria, a récemment été reprise aux islamistes par les militaires nigériens et tchadiens.
Selon plusieurs médias internationaux, confortés par les déclarations de Toumba Mohamed, lieutenant-colonel de l’armée nigérienne et commandant de la force tchado-nigérienne à Damasak, des combattants de Boko Haram auraient fui la ville, emmenant en otages plusieurs centaines de femmes et d’enfants. Le lieutenant-colonel aurait en effet pu recueillir de nombreux témoignages d’habitants allant dans ce sens.
Informations contradictoires
Ces informations contradictoires montrent à quel point il est difficile de connaitre la vérité à propos des exactions du groupe terroriste, et également quant à la lutte engagée pour le déloger des localités du nord-est du pays.
Cette région du Nigeria, coupée du reste du pays, est en effet extrêmement difficile d’accès en raison des mauvaises connexions téléphoniques et des difficultés de transports pour s’y rendre. Compte tenu de la dangerosité de la zone, les médias ne peuvent y pénétrer, et doivent se contenter de déclarations des autorités en place.
Minimisation des drames
D’autre part, les autorités d’Abuja, les responsables militaires et les témoins donnent souvent des informations totalement contradictoires. Le gouvernement a également parfois eu tendance par le passé à minimiser ou tenter de dissimuler certaines exactions commises par les islamistes de Boko Haram.
L’an dernier, l’enlèvement de 300 jeunes filles dans la localité de Chibok, qui avait suscité l’indignation du monde entier, notamment autour du slogan “Bring Back Our Girls”, avait été passé sous silence par l’armée durant plusieurs jours. Cette dernière avait même été jusqu’à nier les témoignages des familles de victimes, des témoins, et même de certaines jeunes filles relâchées par les djihadistes.
Il avait alors fallu attendre que Boko Haram revendique l’enlèvement par le biais d’une vidéo, pour que les autorités reconnaissent le drame publiquement.
Jusqu’ici, un possible enlèvement n’a toujours pas été revendiqué. Les autorités d’Abuja espèrent qui plus est depuis plusieurs semaines que les combattants de Boko Haram ne viendront pas perturber la tenue du scrutin présidentiel qui aura lieu samedi, et qu’elle présente comme “sécurisée”, “transparente”, et “démocratique”.