Le marché iranien dans le viseur de plus de 130 entreprises françaises
Entre lundi et mercredi, "la plus grosse délégation européenne" jamais entrée en Iran depuis plusieurs années part à l'assaut d'un marché de 80 millions de personnes. 134 entreprises qui entendent bien profiter de la levée des sanctions économiques pour s'imposer.
D’ici à la fin du premier semestre 2016, l’Iran devrait voir les sanctions économiques et financières être complètement levées, après leur imposition en 2006. Voilà pourquoi, dimanche, une délégation composée de 134 entreprises françaises et du secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur, Matthias Fekl, a pris l’avion pour 3 jours de prospection dans un pays de 80 millions de personnes.
Iran : la solution nucléaire a ouvert des portes
Pourquoi une telle ruée sur l’Iran ? La situation a énormément changé depuis que la question du programme nucléaire est en passe de règlement. Au début de l’été 2016, toutes les sanctions devraient être levées, si Téhéran démantèle bien, comme cela est prévu dans l’accord international, son programme nucléaire à usage militaire.
Le Medef a salué le fait que le secrétaire d’Etat soit du voyage avec les entreprises. L’organisation patronale avait déjà envoyé une délégation à l’été 2014, mais les autorités françaises avaient à l’époque estimé qu’il était un peu tôt pour s’engager de son côté, les négociations sur le nucléaire étant encore trop peu avancées.
“Les opportunités sont nombreuses”
De l’Iran, nous connaissons tous ses ressources en pétrole. Mais la république islamique n’a pas que cela à offrir. Le Figaro rapporte les dires de Yves Thibault de Silguy, vice-président de Vinci : “Les opportunités sont nombreuses, résume le ministre Matthias Fekl, il y a une forte demande d’infrastructures, de biens de consommation courante, d’agroalimentaire, de transport, d’énergie ou de santé”. Par conséquent, ajoute-t-il, “Nous y allons dans un esprit de reconquête, dans le sens noble du terme, mais conscients qu’on a du travail à faire”.
Et du pain sur la planche, il y en a. Depuis 2006 et l’imposition des sanctions, le volume d’affaires a lourdement chuté. En 2013, il affichait 500 millions d’euros contre 4 milliards en 2004. Les entreprises sont conscientes que rien ne sera signé du jour au lendemain, et lorgnent sur la fin du premier semestre 2016. Mais comme l’a dit Yves Thibault de Silguy, “La concurrence étrangère n’est pas en avance sur nous, elle est confrontée aux mêmes problèmes de financement, de ‘timing’ de levée des sanctions”.