Le “Jour de Colère” dégénère : 250 gardes à vue
Jour de Colère, la manifestation "fourre-tout" à l'appel d'organisations aux points de vue souvent opposés, s'est dispersée dans la violence
A l’appel de mystérieux collectif “Jour de Colère”, 17.000 personnes selon la police (160.000 selon les organisateurs, anonymes) battaient le pavé parisien hier dimanche. Un collectif qui cristallise divers points de crispation des derniers mois, et mobilise plusieurs groupes aux intérêts variés : anti-Mariage pour tous, frange intégriste catholique, Printemps français, identitaires, travailleurs frontaliers avec la Suisse, artisans, pro-Dieudonné, conspirationnistes de tous poils et quelques groupes de l’ultra-droite.
Les thèmes de revendications étaient également variés : fiscalité, emploi, artisans-commerçants-paysans, liberté de culte, d’expression, identité et souveraineté, famille. Mais tous étaient rassemblés sous le mot d’ordre d’ “Hollande démission”. Pourtant ce slogan n’est pas loin d’être le plus “sobre” entendu hier. Dans le cortège, certaines idées nettement moins calibrées ont pu être entendues : “La France aux Français”, “A mort les Francs-maçons”, “Sionistes assassins”, ou “Journalistes collabo”.
250 gardes à vue, une condamnation unanime des violences
Au moment de la dispersion, des incidents violents ont opposé plusieurs centaines de manifestants et les forces de l’ordre. Des groupuscules d’extrême-droite pour la plupart qui ont utilisé pavés et barres de fer pour en découdre. Il a été procédé à 250 arrestations, et les forces de l’ordre dénombrent 19 blessés, dont un grave.
La classe politique se veut consensuelle pour condamner ces violences. Manuel Valls, pour sa part, condamne “avec la plus grande fermeté les violences contre les forces de l’ordre commises par des individus, des groupes hétéroclites, de l’extrême et de l’ultra-droite, dont le but n’est que de créer du désordre en n’hésitant pas à s’en prendre avec violence aux représentants des forces de l’ordre”.
Même son de cloche à l’UMP par la voix de Jean-François Copé ce matin : «Bien sûr que nous sommes très nombreux à être choqués par la manière dont le président de la République met à bas notre politique familiale, balaye un certain nombre des valeurs auxquelles nous sommes attachés. Mais ce que nous avons vu hier n’a rien à voir avec l’idée que je me fais de la République“. Pourtant, le président de l’UMP avait affirmé une certaine proximité avec cette manifestation, avant qu’elle n’ait lieu.