Le froid fait 20 fois plus de victimes que la chaleur
Selon une étude de l’université de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, le froid serait responsable de 20 fois plus de décès que lors de forts épisodes de canicule.
Les Français garderont un souvenir impérissable de la canicule qui avait frappé la France lors de l’été 2003. À cause d’un politique de santé publique mal adaptée à l’époque, cette vague de chaleur avait fait plus de 15 000 morts. Si les températures très élevées peuvent tuer, ce n’est rien comparé aux vagues de froid qui tueraient 20 fois plus selon une étude parue dans le magazine The Lancet.
Le froid beaucoup plus meurtrier que la canicule
Ce sont les chercheurs de la London Scool of Hygiene and Tropical Medicine, le Dr Antonio Gasparrini en tête, qui se sont penchés sur le sujet, partant du postulat que peu d’études existaient sur la mortalité due aux froids extrêmes. L’équipe de scientifiques a étudié une base de donnée de 74 millions de décès établie entre 1986 et 2012 et mettant en variant le plus possible les pays pour étudier différents climats.
La température a été identifiée comme la cause des décès dans 7,71 % des cas, une part qui varie selon les pays (11 % en Chine contre 3 % en Suède par exemple). Sur cet ensemble, les décès liés au froid représentent 7,29 % alors que la chaleur est responsable de seulement 0,42 %.
Accidents cardiovasculaires plus fréquents
Fait étonnant, ce ne sont pas forcément les températures extrêmes qui tuent le plus (1 %). Les scientifiques ont mis leur résultat en corrélation avec une autre étude belge qui démontre que ce sont surtout les baisses brutales des températures qui entraînent une mortalité plus élevée.
Ainsi, chaque chute de 10 °C entraîne une hausse de 7 % des hospitalisations et augmente le risque d’infarctus du myocarde. En effet, pour se défendre contre le froid, le corps resserre le diamètre des vaisseaux sanguins périphériques, ce qui augmente la tension artérielle, le rythme cardiaque et la viscosité du sang, entraînant un risque de formation de caillot sanguin plus important.