Le don d’ovocytes et de spermatozoïdes élargi aux personnes sans enfant
Marisol Touraine a annoncé l'élargissement du don d'ovules et de spermatozoïdes aux personnes n'ayant jamais eu d'enfant. En France, le don n'est pas suffisant.
La ministre de la santé a annoncé jeudi au quotidien Ouest-France que les personnes n’ayant jamais eu d’enfant pourront faire don de leurs ovocytes et spermatozoïdes. Le but, évoqué dans la loi de bioéthique de 2011, est de palier le manque de dons auquel sont confrontés les couples infertiles.
Don de cellules sexuelles : le décret publié aujourd’hui
Jusqu’ici, ce don de gamètes était réservé aux personnes adultes, en bonne santé et ayant eu naturellement des enfants. Désormais, il est donc élargi “à des personnes adultes qui n’ont pas d’enfants”, annonce Marisol Touraine. Ce décret d’application de la loi bioéthique est publié ce jour au Journal Officiel.
Tout comme le sang, ovocytes féminins et spermatozoïdes masculins souffrent d’un manque flagrant de dons; et le manque est particulièrement criant pour les premiers. En 2015 par exemple, et comme le rapporte la ministre dans l’édition de Ouest-France de mercredi, 1.200 donneurs manquent à l’appel : soit 300 hommes et 900 femmes. En l’état actuel des choses, seuls 450 femmes et 260 hommes ont été recensés.
Les dons permettent la naissance de 200 bébés par an
Madame Touraine précise que “La loi permet de conserver des gamètes au profit des donneurs, mais le décret rappelle qu’ils ne pourront être utilisés par ces derniers que s’ils sont devenus eux-mêmes infertiles”. D’autre part, ce don restera gratuit et basé sur le volontariat.
Cependant, et la ministre l’annonce également, “pour éviter toute démarche qui ne serait pas volontaire ou suffisamment éclairée, nous rendons obligatoire, pour ceux qui ne sont pas parents, la consultation préalable par un psychologue”. Concernant l’âge auquel ce don sera possible, il est de 18 à 37 ans pour une femme, et de 18 à 45 ans pour un homme.
En France, les couples peuvent être amenés à attendre un don jusqu’à 4 années, raison pour laquelle beaucoup d’entre eux partent en Espagne. L’afp rappelle que l’acte de fécondation in vitro “avec don d’ovules est par ailleurs réservée en France aux couples hétérosexuels dont la femme n’a pas d’ovaires, est ménopausée précocement ou est atteinte d’une maladie héréditaire”.