L’odeur de la nourriture déclenche l’impulsivité chez les enfants obèses
Selon les chercheurs mexicains de l’hôpital pour enfant Federico Gomez de Mexico, le cerveau des enfants obèses réagit différemment devant l’odeur de la nourriture.
Les préjugés sur les personnes obèses ont la vie dure et peuvent d’ailleurs survenir dès le plus jeune âge. C’est pour s’atteler à démonter ces préjugés que de nombreux scientifiques se penchent sur la relation entre l’obésité et le cerveau humain afin de déceler d’éventuels dysfonctionnements chronique qui permettrait d’agir bien en amont sur la maladie.
Des chercheurs mexicains de l’hôpital pour enfant Federico Gomez de Mexico ont effectué une avancée primordiale sur le sujet en démontrant que l’odeur de la nourriture stimulerait les zones du cerveau associées à l’impulsivité et aux troubles obsessionnels compulsifs chez les enfants obèses.
L’Impulsivité due à l’odeur des aliments
Pour les besoins de leurs travaux, les chercheurs ont étudié 30 enfants de 6 à 10 ans. La moitié avait un indice de masse corporelle (IMC) normal et l’autre moitié présentait un IMC supérieur à 30, le seuil de l’obésité. Chaque enfant devait sentir 3 odeurs (des oignons, du chocolat et de l’acétone dilué). Les chercheurs mesuraient alors l’activité cérébrale des enfants à l’aide d’une IRM fonctionnelle.
Après analyse, il ressort que l’odeur de la nourriture active chez les enfants obèses, les zones du cerveau associées à l’impulsivité et aux troubles obsessionnels compulsifs (Toc). À l’inverse, les zones de contrôle des émotions étaient désactivées, tout comme celles en lien avec le circuit de récompense. Chez les enfants qui ne sont pas obèses, les zones du plaisir et de la récompense, de l’organisation et celles régulant les émotions et la mémoire sont stimulées.
Vers des traitements adaptés
Dr Pilar Dies-Suarez, chef du service de radiologie de l’hôpital pour enfant Federico Gomez de Mexico, a indiqué que « Pour lutter contre l’obésité, il est crucial de comprendre les mécanismes du cerveau lors de la perception […]Cette étude nous a permis de mieux comprendre que l’obésité est en partie liée à un trouble neurologique. Cette découverte pourrait influencer le traitement des patients obèses. »
Les résultats de l’étude ont été détaillés lors du Congrès annuel de la Société américaine de radiologie qui se déroule à Chicago du 29 novembre au 4 décembre 2015.