Le cancer de l’estomac dépisté par un nez électronique
L'innovation nous vient tout droit d'Israël où une équipe de chercheurs a mis au point un nez électronique capable, littéralement, de renifler un potentiel cancer de l'estomac dans l'haleine des individus concernés.
On connaissait l’aptitude de certains chiens à détecter le cancer de la thyrroïde ou de la prostate. Désormais, l’électronique pourrait bien apporter sa pierre au diagnostic de la maladie. En effet, des chercheurs israéliens et lettons annoncent avoir mis au point un “nez” dont la particularité est de détecter dans l’haleine, des variations permettant d’indiquer qu’un patient peut développer un cancer de l’estomac.
Le nez électronique qui détecte le cancer de l’estomac
C’est la revue web Gut qui publie mardi un article en ce sens. A l’origine de l’innovation, une idée déjà connue selon laquelle les composés organiques volatiles (ou VOC en anglais) contenus dans l’haleine sont modifiés par la présence d’un cancer, ou par l’éventualité qu’il s’en développe un.
C’est à Riga, capitale de la Lettonie, que l’équipe composée de scientifiques lettons et israéliens a mené des tests d’une ampleur inédite, puisque 488 personnes étaient concernées. Après avoir été mis à la diète pendant au moins 12 heures, des fragments d’haleine avaient été prélevés sur les individus testés. Parmi les méthodes d’analyse utilisées, le Technion, développé par l’Israel Institute of Technology de Haïfa.
Une fiabilité de 73%
Cette méthode, toujours au stade de l’expérimentation, se sert de détecteurs à nanoparticules d’or. A hauteur de 73% de réussite, le nez a pu “distinguer efficacement” trois catégories de patients :
- les individus atteints d’un cancer de l’estomac,
- ceux montrant des lésions gastriques “à haut risque” de présenter une tumeur dans le futur,
- ceux présentant des lésions “à risque bas”.
Sans douleur, moins invasive, cette technique est “potentiellement bon marché”, comme la décrivent eux-même les chercheurs, et “permettrait d’éviter des endoscopies inutiles et de limiter les examens à ceux qui en ont réellement besoin”.
Cité par l’AFP, le gastroentérologue français Jean-Christophe Saurin se dit sceptique face à une technologie qu’il juge “très préliminaire“. Selon lui, elle doit encore être “reproduite par d’autres” afin de montrer une réelle efficacité.