L’aspirine confirme ses vertus anticancéreuses
Une étude néerlandaise confirme une nouvelle fois les bénéfices anti-cancer du médicament "passe-partout". Cette fois, l'espérance de vie des personnes atteintes de cancers gastro-intestinaux serait en hausse grâce à l'aspirine.
On la connaissait dans le rôle de protecteur de la survenance des AVC ou autres infarctus parmi la population féminine de plus de 65 ans, ou encore de certains cancers en général. Aujourd’hui, l’aspirine est parée de nouvelles vertus qui concernent l’espérance de vie des personnes atteintes de d’un cancer gastro-intestinal, qu’il s’agisse du rectum, du côlon ou de l’oesophage.
Cancer gastro-intestinal : vivre plus longtemps avec l’aspirine ?
Les chercheurs néerlandais à l’origine de cette découverte ont fait part des résultats de leurs recherches à l’occasion de l’European Cancer Congress. Les membres d’une équipe de l’Université de Leiden ont suivi 13.715 personnes ayant contracté l’un de ces cancers entre 1998 et 2011. C’est en analysant les traitements qu’ils avaient suivis que la corrélation bénéfique entre espérance de vie et consommation d’aspirine était de mise.
En effet, 5 ans après le diagnostic, 28% des individus avaient survécu, sans la molécule. En revanche, ceux ayant pris de l’aspirine de façon quotidienne ont vu leur espérance de vie doubler. Et ce, sans distinction de sexe, d’âge ou encore de du type de traitement appliqué pour lutter contre le cancer.
L’effet antiplaquettaire de l’aspirine
L’origine du bienfait ? La molécule inhiberait l’effet des plaquettes en laissant libre cours au système immunitaire de lutter contre les cellules tumorales qui circulent et s’attaquent à d’autres organes et donnant naissance aux métastases. Le Dr Frouws, qui a mené l’étude, ne cache pas sa satisfaction : “Etant donné que l’aspirine est peu chère, qu’elle n’est plus un médicament breveté et qu’elle a peu d’effets secondaires, cela aurait un impact énorme à la fois sur les patients et sur les systèmes de santé”. Ouest-France rapporte les propos de François Chast, en charge de la pharmacie à l’hôpital Cochin (Paris) : “Les études risquent de manquer car si l’aspirine est considérée comme un médicament anticancéreux, elle serait en concurrence avec d’autres qui traitent le cancer, bien plus coûteux. Elle est bon marché, protégée par aucun brevet et n’intéresse pas les industriels”.