L’application mobile des militants sarkozystes dans le viseur de la Cnil
L'application pour smartphones Knockin, utilisée dans le cadre de la campagne de Nicolas Sarkozy, ne serait pas en règle avec l'utilisation des données. La Cnil enquête.
Sur le descriptif de l’application Knockin, disponible sur App Store et Google Play, l’on peut lire qu’elle “propose des solutions web pour accompagner les élus, les militants, les bénévoles dans leur travail de campagne terrain”.
L’objectif de porte-à-porte affiché en septembre par les équipes de campagne de Nicolas Sarkozy passe donc en partie par cette application mobile. Mais la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a lancé une investigation sur cette dernière.
Un service de géolocalisation des sympathisants sarkozystes
Concrètement, Knockin permet aux militants sarkozystes de géolocaliser les sympathisants du candidat à la primaire à droite, et faciliter ainsi un porte-à-porte ciblé. Pour le moment, l’organisme indique seulement que “L’instruction de ces investigations se poursuit”. Et ne fournit pas non plus de précisions quant au contenu de l’enquête ni de date pour ses conclusions.
L’AFP est partie à la rencontre de militants qui affirment que Knockin n’utilise que les coordonnées de citoyens ayant accepté de communiquer leurs adresses postales.
Données personnelles : les craintes de la Cnil
A l’époque de son lancement, ses développeurs assuraient avoir mis au point une application “parfaitement légale et en règle avec les préconisations de la Cnil”. RMC avait à l’époque affirmé que la collecte des adresses postales était le fruit du recoupement de données disponibles sur le Net, et concernant les internautes qui auraient juste “liké” la page Facebook de Nicolas Sarkozy ou apprécié ou retweeté l’une de ses publications sur Twitter.
Le HuffPost avait interrogé en octobre dernier Axel Calandre, responsable innovation de l’équipe de campagne. Ce dernier avait assuré que les données traitées étaient collectées par le biais de la plateforme du candidat (NicolasSarkozy.fr). “Il s’agit de personnes qui s’intéressent à la candidature de Nicolas Sarkozy et s’inscrivent sur le site. Personne ne les force à le faire”, avait-il ajouté.
Quoi qu’il en soit, la Commission avait il y a quelques jours jugé que le contexte d’élections primaires “suscite des questions particulières en termes de protection des données”. Avant de prévenir que “la collecte massive de données issues des réseaux sociaux n’est pas légale en l’absence d’information des personnes concernées”. Reste désormais à connaître le contenu de l’enquête de la Cnil.