L’Allemagne interdit la poupée Cayla pour protéger la vie privée des enfants
Les autorités allemandes ont décidé d’interdire la poupée connectée Cayla de la vente, car cette dernière collecte abusivement les données privées de ses utilisateurs.
Les autorités allemandes viennent de prendre une décision radicale et historique pour protéger la vie privée de nos chères têtes blondes.
Parce qu’ils étaient soupçonnés de récolter les données personnelles des enfants, la poupée « My Friend Cayla » et le robot « i-Que » ont été interdits à la distribution et à la vente par le régulateur allemand des télécoms.
Un micro pour les écouter tous
Ce sont les médias locaux qui relaient cette décision du Bundesnetzagentur, l’équivalent allemand de l’ARCEP. La poupée Cayla, très controversée en Europe (et notamment en France), fait partie de la nouvelle vague des jouets connectés très prisés des enfants.
#Jouets #connectés Alerte sur la #sécurité et les #donnéespersonnelles pour "Mon amie Cayla" et le robot "i-Que" https://t.co/1IIGDQsN6V pic.twitter.com/5NMYFuWUDe
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) December 6, 2016
Cette dernière embarque un micro qui permet d’interagir avec l’enfant grâce à un système de reconnaissance vocale. Il est possible de connecter le jouet à un smartphone via une application dédiée. Cette relation entre la poupée et cette application lui permet de résoudre des problèmes mathématiques, ou encore de répondre aux questions des enfants sur certains sujets pour lesquels la poupée va puiser ses réponses sur des serveurs externes.
Le problème, c’est que la connexion utilisée par la poupée n’est absolument pas sécurisée.
Détruire les exemplaires vendus
C’est un étudiant de l’université de Sarrebruck, Stefan Hessel, qui a alerté les autorités sur la dangerosité du dispositif. Pour lui, n’importe quel hacker peut accéder à la poupée et enregistrer les conversations des enfants et même interagir avec eux.
De plus, les conversations sont enregistrées sur des serveurs sans le consentement des parents et dans les CGU du jouet, il est indiqué que ces enregistrements peuvent être utilisés à des fins publicitaires.
Il n’en fallait donc pas moins pour que le régulateur allemand interdise la vente de la poupée Cayla et le robot I-Que. Pour les exemplaires déjà vendus, le régulateur conseille aux parents de désactiver le système de micro voire même de détruire les jouets en question.
La firme Genesis, qui fabrique les jouets incriminés, se défend des accusations du régulateur allemand. Elle est tout de même sous le coup d’une enquête de Commission européenne qui cherche à évaluer si elle ne viole pas les lois en matière de protection des données personnelles.