Le lait maternel préviendrait les cas d’entérocolite chez les prématurés
D'après une étude ayant ciblé des souris, le lait maternel protègerait les nouveaux-nés prématurés de l'entérocolite, une maladie intestinale pouvant entraîner la mort.
Entre 3 et 5% des nouveaux-nés prématurés en Europe sont touchés par l’entérocolite nécrosante. Il s’agit là d’une maladie intestinale destructrice de tissus et qui trouve son origine dans des infections telles des bactéries ou des parasites. Des scientifiques de l’université Johns-Hopkins (États-Unis) sont même allés plus loin.
Leurs recherches ont en effet démontré que l’entérocolite apparaît en conséquence d’un dysfonctionnement de la protéine TLR4. Le rôle de cette dernière est de réguler les défenses immunitaires en cas d’attaques de bactéries. Son action est cependant double voire triple chez le prématuré, puisqu’elle est alors également chargée de réguler à la fois la différenciation cellulaire et la croissance intestinale.
Entérocolite : la protéine TLR4 dangereuse chez les prématurés
Ainsi, quand la TLR4 se trouve en présence de bactéries, elle cesse l’approvisionnement en oxygène, amenant ainsi les tissus de l’intestin à se nécroser. Et dans une étude publiée il y a quelques jours dans Mucosal Immunology, ces chercheurs indiquent que l’allaitement représente un moyen efficace de contrecarrer l’entérocolite. Un constat établi après des expérimentations sur des souris prématurées. Au départ, des cellules intestinales immatures avaient été mises en contact avec des bactéries déclenchant une entérocolite nécrosante.
Le lait maternel riche en EGF
Certaines de ses bactéries avaient été traitées avec du lait maternel, et il s’est avéré que l’action de la protéine TLR4 était moindre en présence de ces bactéries en particulier. Et lorsque les scientifiques ont ensuite procédé à une reproduction de cette expérience sur des souris, avec une moitié ayant reçu de l’eau salée et l’autre du lait maternel, les cobayes appartenant à la seconde catégorie ont présenté des conséquences semblables. Soit une présence réduite de TLR4 et de molécules susceptibles d’enflammer leurs intestins. L’importance ici du lait maternel est de comporter une dose élevée de facteur de croissance épidermique (EGF), lequel empêche la TLR4 d’agir.