Les combats de coqs sous les ergots du Conseil constitutionnel
Mardi, le Conseil constitutionnel se penche sur la tradition des combats de coqs, toujours vivace en France métropolitaine et en Outre-mer.
Oui, la tradition des combats de coqs est toujours importante dans le Nord de la France, mais aussi à la Réunion et aux Antilles. Mardi, le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur le bien-fondé de la construction de nouvelles arènes dédiées, des enceintes appelées gallodromes.
Peut-on ouvrir de nouveaux gallodromes ?
C’est une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) qui est à l’origine de cet examen. Elle avait été soulevée par l’avocate de deux Réunionnais, alors poursuivis en justice pour avoir ouvert en 2012 un gallodrome à Sainte-Marie. Selon la juriste, il y a contradiction entre l’interdiction de la construction de nouvelles structures et l’autorisation de perpétuer la tradition d’anciens gallodromes.
L’article 521-1 du Code pénal réprime les actes de cruauté exercés sur les animaux. Mais fait toutefois exception en ce qui concerne les combats de coqs et les courses de taureaux. Et ceci, “lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée”. C’est la cas dans le Nord-Pas-de-Calais, la Réunion, la Guyane, les Antilles ou encore en Polynésie.
Combats de coqs désavantagés par rapport aux corridas ?
En 2012, les Sages avaient validé cette exception culturelle qui était contestée par les opposants à la corrida. S’il devrait en être de même pour les combats de coqs, reste que la construction de nouvelles arènes reste interdite. L’avocate, Me Fabienne Lefèvre, conteste et l’a dit à l’Afp : “L’enjeu de cette audience, c’est la reconnaissance de l’égalité entre deux traditions locales. Elles peuvent être contestées par les défenseurs des animaux, mais à partir du moment où la loi reconnait une exception pour les courses de taureaux et les combats de coqs, il n’y a pas de raison d’instaurer une différence de traitement entre ces deux traditions”.
http://www.dailymotion.com/video/x2if4i8_a-gondecourt-les-anti-et-les-pro-combat-de-coqs-ont-failli-en-venir-aux-mains_news
Mais il n’en va pas de même pour les défenseurs de animaux. Selon eux, les mutilations parfois constatées et les morts dues aux blessures générées par des ergots remplacés quelquefois pas des lames n’ont plus lieu d’être. Les échanges entre pro et anti sont parfois vifs.