La température de dinosaures déterminée grâce à leurs oeufs
Ils ont 80 millions d'années, et pourtant la température de ces dinosaures a pu être "prise" grâce à la coquille fossilisée de leurs oeufs. Explications.
Les résultats des recherches menées par les scientifiques de l’Université de Californie-Los Angels (UCLA) ont été publiés dans la revue anglaise Nature Communications. Ils sont parvenus à déterminer la température de dinosaures vieux de 80 millions d’années en procédant à l’analyse chimique des coquilles de leurs oeufs fossilisés.
Oeufs de dinosaures : une technique inédite
Tentons de faire simple : la composition de ces coquilles d’oeufs varie en fonction de la température qui régnait dans la matrice de leur mère alors qu’ils étaient en formation. Parmi les éléments de cette composition figurent deux isotopes rares du carbonate de calcium (oxygène 18 et carbone 13) qui s’éloignent à mesure que la température grimpe, et inversement.
Aradhna Tripati, qui a co-dirigé cette étude, résume : “Cette nouvelle technique nous permet de définir la température interne du dinosaure femelle au moment de l’ovulation”. Il s’agit, à la lecture du communiqué de UCLA, des “premières mesures directes de la température corporelle de deux types de dinosaures”. Lesquels ? De grands sauropodes, dont les oeufs ont été mis au jour en Argentine, et de plus petits, les oviraptoridés de Mongolie. Ces derniers sont assez semblables aux oiseaux que nous connaissons de nos jours.
De 32 à 38 degrés selon les espèces
Résultat des courses ? Pour les sauropodes, la température déterminée atteint 38 degrés Celsius, quand celles des plus petits affiche 32 degrés. “La température corporelle des oviraptoridés était plus élevée que la température ambiante, ce qui suggère qu’ils ne sont pas vraiment à sang froid, mais intermédiaire” précisent les auteurs. Soit, entre le crocodile et les oiseaux modernes.
De fait, “Cela pourrait signifier qu’ils génèrent leur température corporelle et peuvent l’élever au-dessus de celle ambiante mais ne la maintiennent pas à des températures aussi élevées que les oiseaux modernes”. En juin, un scientifique américain concluait sensiblement la même chose au sujet de température corporelle des dinosaures, mais à l’aide d’une technique centrée sur les anneaux de croissance des squelettes.