La France, victime de la “fuite des cerveaux” ?
Les jeunes Français seraient de plus en plus nombreux à être candidats à l'expatriation pour trouver un emploi. Doit-on s'en inquiéter ?
Dans une étude parue aujourd’hui, la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Paris s’inquiète d’un “exil” des diplômés français. Selon les chiffres de l’enquête, le nombre d’expatriés a quasiment doublé en vingt ans. Et, en 2014, plus de 27% des jeunes diplômés que compte la France envisageraient de poursuivre leurs études à l’étranger, contre 13% deux ans plus tôt. Peut-on dire que La France perd ses forces vives ?
Ce n’est pas l’avis d’Olivier Galland, sociologue spécialiste de la jeunesse et directeur de recherche au CNRS, recueilli par le journal Ouest France. Pour le sociologue, ce qui est considéré comme une “fuite” n’est simplement qu’une “évolution normale“. En effet, “de plus en plus d’étudiants français sont amenés à faire des stages où à poursuivre leur formation à l’étranger, il existe aujourd’hui une mondialisation de l’éducation et donc des carrières, et il est naturel que de plus en plus de jeunes diplômés envisagent une carrière à l’étranger.”
Fuite des cerveaux : une jeunesse en manque de confiance
L’étude semble révéler également une grande défiance des jeunes diplômés envers le modèle français. Les jeunes estimants globalement qu’il est très difficile de se faire une place dans notre pays, et jugent la société bloquée, considérant que les entreprises ne leurs font pas confiance.
Mais le phénomène n’est en rien grave, et on ne peut pas encore parler “d’exil massif”, car il s’agit d’une très faible minorité des étudiants et diplômés qui quittent le territoire pour leur avenir. Pour Olivier Galland, “c’est le symptôme qui est le plus inquiétant, le fait que les jeunes ne se sentent pas assez bien accueillis sur le marché du travail en France.“