La Corée du Nord accusée de crimes contre l’humanité ?
Une commission d'enquête de l'ONU appelle à poursuivre les responsables Nord-Coréens devant la Cour Pénale Internationale.
D’après un rapport de l’ONU quant au respect des droits de l’Homme en Corée du Nord, rendu public ce lundi, les responsables politiques du pays le plus fermé du monde se sont, à de multiples reprises, rendus responsables de crimes contre l’humanité.
La Commission d’enquête révèle en effet que ces 50 dernières années, “des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps, (…) graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols et le refus des droits de reproduction appliqué par des punitions, des avortements forcés et des infanticides“. Une liste d’exactions longue, que le rapport qualifie de systématiques et étendues.
Corée du Nord : les crimes se poursuivent
80 000 à 120 000 personnes pourraient encore se trouver prisonniers de camps nord-coréens à l’heure actuelle. Il y a quelques semaines, c’est l’ONG Amnesty Internationale qui avait pu recueillir des photos satellites de ces camps, ainsi que le témoignage d’un ancien garde du camp du numéro 16.
Ce dernier avait notamment décrit des scènes d’exécutions des plus macabres, au cours desquelles les prisonniers sont forcés de creuser leur propre tombe avant d’être tués d’un coup de marteau derrière la nuque.
“Maintenant, la Communauté Internationale sait”
“A la fin de la seconde Guerre Mondiale, tant de gens ont dit ”Je ne savais pas’. Maintenant, la Communauté internationale sait”, a déclaré le président de la Commission d’enquête, Michael Kirby.
Un courrier a été adressé par la commission d’enquête au numéro 1 du pouvoir actuel, Kim Jong-un, prévenant que tous les responsables reconnus coupables, y compris lui-même, devront répondre de leurs actions devant la justice internationale.
Mais, dans le cas d’une discussion au Conseil de sécurité de l’ONU quant aux crimes contre l’humanité commis en Corée du Nord, la Chine, alliée de Pyongyang, poserait certainement son véto à la mise en place d’une résolution.