Journée mondiale de la santé : 1 personne sur 5 fera une dépression durant sa vie
À l'occasion de la Journée mondiale de la santé, l'OMS a lancé une campagne préventive sur la dépression. On estime ainsi qu'une personne sur cinq en sera directement affectée au cours de sa vie.
Vendredi s’est tenue l’édition 2017 de la Journée mondiale de la santé. À cette occasion, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé une campagne de prévention sur le thème de la dépression, “Dépression : parlons-en”. L’objectif est d’atteindre les personnes touchées et de les diriger vers les aides adéquates.
Selon l’OMS, 300 millions de personnes sont concernées, et le docteur en psychiatrie Olivier Dubois d’affirmer auprès de LCI que ce chiffre est appelé à augmenter : “D’après les chiffres, on estime qu’environ 20% de la population fera dans sa vie une dépression. L’OMS est très clair : parmi les maladies, les troubles psychiatriques sont ceux qui progressent le plus. On peut penser qu’en 2030, ils représenteront la première cause de maladie mondiale, alors qu’actuellement c’est la troisième.”
Dépression : 1ère cause de maladie mondiale en 2030 ?
Le spécialiste détaille les différents cas de figure pouvant entraîner une dépression, à ne pas confondre au passage avec la déprime qui est un état passager et non durable :
“Il existe des dépressions inattendues, chez les bipolaires par exemple, sans qu’il y ait forcément un événement particulier. Il se passe quelque chose chimiquement qui provoque un déséquilibre qui impacte leur cerveau, mais ça reste mineur. Après il existe toutes les structures pathologiques, comme les psychoses et les névroses, qui font que certaines personnes ont une difficulté d’adaptation face aux situations délicates. Et il y a aussi des situations qui peuvent entraîner une dépression comme un deuil, un chômage, un burn-out ou un traumatisme ancien qui se réveille. Il existe aussi la dépression post-partum, qui survient après l’accouchement.”
“C’est rare qu’une dépression ne soit pas guérie ou améliorée”
Et s’il demande aux proches de patients de ne pas agir de manière binaire à leur encontre, Olivier Dubois se veut dans le même temps très positif quant à la réussite des traitements :
“C’est très difficile car la famille ne comprend pas toujours. Elle critique et pense qu’il faut juste se secouer. C’est une mauvaise stratégie qui culpabilise et enfonce encore plus les malades. Pour éviter cela il faut être très encourageant, compréhensif et à l’écoute. Une fois qu’on a repéré les signes, il faut mettre le malade en garde et lui dire qu’il existe des solutions. Aujourd’hui la dépression se soigne très bien, on a quasiment que des succès. C’est rare qu’une dépression ne soit pas guérie ou améliorée. Il faut redonner l’espoir et passer la main à des personnes compétentes.”