Le journal Libération échappe au dépôt de bilan
Le Tribunal de Commerce de Paris a validé le plan de sauvetage proposé par Bruno Ledoux, principale actionnaire en conflit avec la rédaction
Le Tribunal de Commerce de Paris a validé aujourd’hui lundi 28 avril le plan de renflouement du journal Libération, proposé par Bruno Ledoux, actionnaire majoritaire, qui souhaite sortir le quotidien de sa situation difficile. La rédaction du journal historique échappe donc de justesse à la faillite. Mais cette annonce signifie aussi la poursuite d’un bras de fer tendu entre salariés et dirigeants, en qui les représentants des journalistes disent avoir perdu toute confiance.
L’homme d’affaire Bruno Ledoux a apporté 4 millions d’euros, placés sous séquestre et destinés à payer les salaires du mois d’avril, auxquels s’ajoutent 14 millions d’euros apportés au capital de Libération, ce qui le rend à lui seule actionnaire majoritaire du groupe. L’apport financier avait longtemps été annoncé sans être suivi de faits, et le Tribunal a jugé cette fois-ci que le financer était déterminé à mettre l’argent sur la table.
Une opposition forte entre les dirigeants et les salariés de Libération
Les salariés de Libération ont aussitôt été prévenus par mail de la décision du Tribunal. C’est Pierre Fraidenraich, ancien d’I-télé, qui est aujourd’hui directeur opérationnel du journal, et qui est au centre d’un conflit qui l’oppose depuis des semaines avec les employés du quotidien. Dans son mail, ce dernier a informé les équipes de rédaction que les prochaine semaines seront consacrées à “étoffer l’offre éditoriale de la semaine, nommer les dirigeants qui manquent aujourd’hui dans l’organigramme, réorganiser la société, investir dans les relais de croissance et retrouver une exploitation profitable“.
De leur côté, les salariés ignorent tout des détails de cette “réorganisation“, et refusent le projet porté par Bruno Leroux, celui de transformer la “marque” “Libération” en groupe multimédia dont le journal ne serait qu’une filiale.