Un joueur de rugby condamné pour avoir rendu un adversaire tétraplégique
Selon Mediapart, la Fédération française de rugby aurait cherché à étouffer l’affaire du rugbyman devenu paraplégique à la suite d’un plaquage dangereux. Une version que dément la FFR.
L’affaire a-t-elle été étouffée par la Fédération Française de Rugby ? C’est en tout cas ce que soutient le journal Médiapart. Un joueur de rugby de troisième division vient en effet d’être condamné par le tribunal correctionnel de Vannes (Morbihan) à 1 500 euros d’amende avec sursis pour un plaquage qui a laissé un adversaire tétraplégique. Une affaire qui sème le trouble dans les instances de l’ovalie en France.
Un plaquage dangereux
Le drame se déroule le 10 octobre 2010 lors d’un match de Fédérale 1 entre les équipes de Vannes et de Limoges. Alors qu’il joue du côté Limougeaud, Pierre Tarance reçoit un plaquage violent de la part d’un de ses adversaires, Alowesi Nailiko, un Fidjien au gabarit beaucoup plus impressionnant. Le choc est tellement violent que Pierre Tarance restera tétraplégique.
Le 7 janvier 2016, le tribunal a donc condamné l’auteur du plaquage à 1500 euros d’amende et le montant des dommages et intérêts sera fixé lors d’une audience exceptionnelle donnée le 27 mai prochain. Selon Médiapart, la FFR aurait manqué à plusieurs de ses obligations pour étouffer l’affaire pour des questions d’assurances.
La Fédération Française de Rugby trop silencieuse ?
Dans son enquête, Médiapart précise que la FFR n’a pas engagé de poursuite disciplinaire envers le fidjien « probablement pour éviter que son assureur (la GMF, NDLR) ait à payer une somme trop importante, la Fédération française de rugby a dissimulé et ignoré les conclusions des experts arbitres qui avaient conclu à la faute ».
Mediapart poursuit sur son site web « Sa prime d’assurance risquerait d’être revue à la hausse. Cela pourrait ouvrir la boîte de Pandore et pousser chaque joueur sérieusement blessé à se lancer dans un contentieux. Sans compter la mauvaise publicité faite au rugby ». Pour le moment, Pierre Tarance a déjà été indemnisé à hauteur de 4,5 millions d’euros en tant que licencié de la FFR. La Fédération qui de son côté dément avoir voulu étouffer l’affaire. « Nous pensons la même chose que Didier Mené en 2010 : il n’y avait pas lieu de convoquer la commission de discipline. Oui, il y a une faute technique (le plaquage du joueur fidjien, NDLR). Mais il n’y avait pas intention de faire mal et ce n’était pas un plaquage cathédrale […] Si les arbitres (celui du match, qui n’a pas signalé la faute pendant la rencontre ni rédigé de rapport après, et ceux interrogés ensuite par Didier Mené, NDLR) ont jugé qu’il n’y avait pas matière à saisir la commission, pourquoi l’aurions-nous fait ? ». Le mystère reste donc entier.