IVG : l’Assemblée supprime la notion de détresse
L'Assemblée Nationale a voté cette nuit l'article controversé sur l'IVG, supprimant la notion de détresse qui prévalait depuis la Loi Veil.
Les députés ont donc adopté l’assouplissement de la Loi Veil sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). En 1975, sous la présidence Giscard, la loi autorisait l’IVG pour toute “femme enceinte que son état place en situation de détresse”.
Cette nuit, dans une ambiance entre solennité et passion, l’article 5 du projet de loi sur l’égalité femmes-hommes a été voté, et la suppression de la notion de détresse avec. Pour la gauche, il s’agissait de procéder au toilettage” d’une “formulation devenue obsolète” de la Loi Veil. Il convenait également de souligner que l’avortement n’est pas un “acte banal”, et pas un “moyen de contraception”.
Nicole Ameline, par exemple, a défendu cette disparition de la notion de détresse : “Dénier aux femmes la capacité de juger elles-mêmes, de décider serait un recul juridique et une défaite de la pensée. Si la France ne sert pas la cause du droit des femmes, elle trahira sa trahison”.
Une Droite plus divisée
Si la gauche a fait front commun, le droite s’est montrée plus divisée. La majorité des députés UMP a plaidé pour la suppression de l’article, jugé comme une “modification dogmatique” qui remet en cause “l’équilibre de la Loi Veil”. Et refusant de fait la “banalisation de l’avortement”.
Du côté de l’UDI, Jean-Louis Borloo et Sonia Lagarde ont personnellement soutenu cet article 5, tout en regrettant qu’il “crée une fracture inutile dans notre société, source de tensions et divisions “.
Le FN a quant à lui a voté contre, et par la voix de Marion Maréchal-Le Pen, a estimé que “pour défendre quoi qu’on en dise la vie, il faut conserver ces gardes fous qui sont aussi moraux”.