Israël : un projet de loi ciblant les ONG financées par l’étranger
Un projet de loi prévoyant de nouvelles obligations aux ONG financées par l'étranger vient d'être approuvée au conseil des ministres israélien. Les organisation pro-palestiniennes seraient particulièrement visées.
Dimanche, à l’occasion d’un nouveau conseil des ministres, Israël a validé un projet de loi appelant à contraindre les ONG financées par des pays étrangers à davantage d’obligations. Une mesure nommée “loi de transparence” par la ministre d’extrême droite de la Justice Ayelet Shaked, promotrice de ce texte.
Comme nous le rapporte swissinfo.ch, cette proposition stipule que les ONG expriment le détail, et ce dans toutes leurs publications officielles et correspondances avec des élus israéliens, des donations émises par l’étranger. Et ce dans la situation où ce ou ces pays assurent plus de 50% de leur financement.
ONG financées par l’étranger : Israël veut demander le détail des donations
Les détracteurs de ce projet de loi lui reprochent d’être discriminatoire, étant donné que les groupes bénéficiant de dons d’États étrangers et de l’Union européenne sont ceux qui désapprouvent la politique conduite par Israël envers les Palestiniens. On apprend d’ailleurs au passage que le texte de Mme Shaked n’entend pas concerner les fonds privés de l’étranger. Ce qui inclut spécifiquement le financement des groupes en faveur de la colonisation juive des territoires palestiniens occupés.
Un “crime de haine contre la démocratie” pour l’ONG “La Paix maintenant”
La ministre a communiqué sur sa détermination à réprimer les ONG financées par l’étranger et critiquant Israël. Pour elle, certaines de ces organisations “[érodent] le droit légitime d’Israël à exister en tant qu’État juif et démocratique”. Et comme pour tenter de justifier plus encore son projet de loi, Mme Shaked a invoqué le droit pour l’opinion publique israélienne “de savoir quand les gouvernements étrangers sont impliqués dans les affaires intérieures d’un autre pays”. L’ONG “La Paix maintenant”, opposée à la colonisation des territoires, a déclaré sur le réseau Twitter que la mesure de la ministre de la Justice représente un “crime de haine contre la démocratie”. Et d’ajouter que “si la ministre de la Justice s’intéresse vraiment à la transparence, elle devrait déjà défendre une loi obligeant les organisations d’extrême droite à exposer les millions qu’elles reçoivent des donateurs privés de l’étranger et du budget de l’État.”