Israël-Palestine : les négociations de paix en plein statu-quo
A la veille de la date butoir des négociations de paix entre les deux parties prenantes, la situation semble de nouveau totalement bloquée.
C’est le Premier ministre israëlien, Benyamin Netanyahu, qui a mis fin aux discussions entre les deux parties prenantes, le 24 avril. En cause, la conclusion, dans le courant de la semaine passée, d’un nouvel accord de réconciliation entre l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) du président Mahmoud Abbas, et le Hamas, au pouvoir à Gaza, qualifié “d’organisation terroriste” par l’Etat d’Israël et ne reconnaissant pas ce dernier.
Cet accord de réconciliation prévoit la formation d’un gouvernement de “consensus national“, et la tenue d’élection avant la fin de l’année.
“Soit le Hamas renonce à la destruction d’Israël, adopte le chemin de la paix et abandonne la terreur, soit le président Abbas renonce au Hamas“, a indiqué Benyamin Netanyahu, fixant ainsi ses conditions, avant d’ajouter : “Si l’un des deux se produisait, nous pourrions revenir à la table des négociations.”
Tentative de dégel
Dans une tentative de dégel de la situation, le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, a adressé par voie de communiqué sa sympathie aux familles des victimes juives de la Shoah, qualifiant l’holocauste de “crime le plus odieux” de l’ère moderne, et ce, le jour même où Israël marque les commémorations annuelles du génocide.
Selon le négociateur palestinien Saëb Erakat, Israël ferait tout pour faire échouer le processus de paix : “Pendant les pourparlers, la division (entre l’OLP et le Hamas, NDLR), était une arme utilisée tous les jours par Israël, qui demandait ce que nous ferions au sujet de Gaza. Quand nous avons commencé à y remédier par la réconciliation, Israël a exploité cela en disant que les efforts pour la paix étaient incompatibles avec la réconciliation. Si on ne peut faire la paix ni avec Gaza, ni sans Gaza, c’est (…) qu’ils veulent tuer la solution à deux Etats“, a-t-il accusé.
Le secrétaire américain John Kerry, qui chapotte les négociations, a quant à lui mis en garde Israël contre le risque de devenir “un Etat d’apartheid avec des citoyens (arabes, NDLR) de seconde classe”, en cas d’échec de la solution à deux Etats. Il a néanmoins tenu à préciser qu’il était prématuré de parler d’un échec du processus de paix.