Islamistes radicaux : un fichier de quelque 15.000 personnes à surveiller
Le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste renferme entre 15.000 à 16.000 islamistes radicaux à surveiller pour les autorités. On apprend que les plus dangereux de ces individus sont suivis par la DGSI.
Le document contient le signalement de 15.000 à 16.000 islamistes radicaux. De par le nombre conséquent de profils y figurant, ce Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) pourrait ainsi apparaître comme le listing complet des personnes radicalisées en France.
Le préfet Olivier de Mazière, responsable de l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme (Emopt), est la principale autorité habilité à accéder au fichier. Comme M. de Mazière l’a signifié à nos confrères du Parisien, il serait quelque peu hasardeux d’avancer que le FSPRT renferme l’intégralité des islamistes radicaux de l’Hexagone : “Nous recensons aujourd’hui dans cette base de données entre 15.000 et 16.000 personnes qui ont été évaluées par les services de la communauté du renseignement. On ne va pas prétendre que nous avons tout le monde, mais ce fichier est désormais fiabilisé et stabilisé.”
Sur 15.000 islamistes radicaux, les plus dangereux suivis par la DGSI
Et le préfet d’indiquer que ces personnes fichées ne présentent pas toutes le même degré de dangerosité : “Le haut du spectre, c’est-à-dire les individus les plus radicalisés, les plus dangereux, suivis par la DGSI [NDLR : Direction générale de la sécurité intérieure], font tous l’objet de procédures judiciaires et beaucoup sont en détention. La grande majorité des personnes qui figurent dans le fichier est, elle, observée par le Service central du renseignement territorial (SCRT). Reste une minorité de personnes dites en veille, qui ne présentent plus de danger. Pour autant, ces dernières restent dans notre fichier pendant cinq ans comme nous y autorise la Commission nationale de l’informatique et des libertés.”
“Tout un travail de sensibilisation à faire” avec les employeurs
De l’aveu d’Olivier de Mazière, “il y a tout un travail de sensibilisation à faire” auprès des employeurs des inscrits au fichier, “en rappelant notamment les indicateurs de basculement dans la radicalisation. Nous donnons également des informations sur la prise en compte de l’émergence du fait religieux en entreprise. Ensuite, il y a une demande forte des employeurs pour avoir un retour sur les signalements qu’ils ont eux-mêmes adressés aux services compétents ou en préfecture. Après, c’est au responsable du suivi d’un employé radicalisé de déterminer s’il est pertinent ou pas d’en informer son employeur.”