Islam de France : près d’un tiers des musulmans seraient gênés par la laïcité
Un rapport de l'Institut Montaigne sur l'islam de France révèle que si près d'un musulman sur deux épouse sans problème les valeurs de la République, environ un tiers voit la laïcité comme une contrainte dans la pratique de la religion.
L’Ifop a conduit une enquête auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes de confession ou de culture musulmane. Le sujet évoqué, l’islam de France et celles et ceux qui le pratiquent. Les résultats de ce sondage ont été communiqués via un rapport de l’Institut Montaigne intitulé “Un islam français est possible”.
On y apprend notamment que près de la moitié des sondés (46%) adhèrent sans souci aux valeurs de la République. Proportion moindre mais néanmoins notable, ces 29% de musulmans déclarant qu’à leurs yeux, la laïcité apparaît comme une entrave à la pratique de leur religion.
Musulmans : une majorité “sur la voie de l’insertion” en France
Autre observation du rapport, un “islam de rupture” exprimé par 50% des 15/25 ans. 28% des musulmans interrogés sont d même présentés comme pratiquant un islam “autoritaire” opposé à la société française.
Auprès de nos confrères de RTL, le principal signataire du document Hakim El Karaoui indique qu’il existe “plusieurs types de musulmans. Il y a une majorité qui est sur la voie de l’insertion, sans heurt et sans bruit dans le modèle républicain. On voit qu’il y en a 20% qui sont adeptes d’un islam très conservateur, mais qui n’est pas un islam de rupture. Et puis, on a entre 20% et 30% de gens, surtout des jeunes, qui utilisent l’islam pour signifier leur révolte. Ils ne connaissent rien de l’islam mais ils sont dans la rupture par l’islam.”
Un islam de rupture pas automatiquement terroriste
Pour M. El Karaoui, le problème de l’islam dit de rupture est “identitaire. [Les musulmans qui le pratiquent] ne sont pas perçus comme des Français. La France leur dit tous les matins, les discriminent. Au quotidien, on leur envoie des signaux comme quoi ils ne sont pas Français. Ils n’ont pas non plus d’identité du travail, de la classe ouvrière… Donc l’identité qui leur reste, c’est l’islam. Et cet islam là, ce ne sera pas celui de leurs parents parce qu’ils disent : ‘Nous, on va relever la tête’. L’islam auquel ils adhérent, c’est celui des prédicateurs, d’Internet. Ça n’en fait pas tous des terroristes ou des fanatiques.”
La solution que l’auteur du rapport préconise pour éviter les dérives est celle d’une connaissance accrue de l’islam : “Il faut mener la bataille de la connaissance avec une théologie française de l’Islam, en rétablissant l’enseignement de l’arabe dans les collèges, contre l’ignorance. Il faut de l’argent pour la mener. Un prélèvement sur le halal pourrait permettre de lever beaucoup d’argent.”