Iran : des manifestants en colère ont attaqué l’ambassade saoudienne
Des manifestants ont envahi hier soir l'ambassade saoudienne à Téhéran. En colère après l'exécution du cheikh Nimr Al-Nimr, les manifestants ont finalement été chassés de l'ambassade par la police.
Les relations déjà très tendues entre l’Iran et l’Arabie Saoudite ont connu hier une crise qui a failli dégénérer. Des manifestants, ulcérés après l’annonce de la mise à mort du cheikh Nimr Al-Nimr, un opposant chiite saoudien, ont pénétré de force dans l’ambassade saoudienne de Téhéran et ont allumé des feux et saccagé certaines pièces avant d’être chassés par la police.
Le saccage complet de l’ambassade saoudienne évité de peu
Sans l’intervention rapide des forces de l’ordre, l’ambassade saoudienne de Téhéran aurait sans doute été réduite en cendres. Des manifestants après avoir pénétré dans les lieux ont commencé à saccager le bâtiment et allumer des incendies. Les images diffusées montrent une salle mise à sac par les manifestants et des débuts d’incendie.
Chassés par la police, les protestataires restaient à proximité du local et ce, malgré la demande du ministre iranien des affaires étrangères de ne pas s’en prendre aux bâtiments diplomatiques. Un peu plus tôt, le consulat saoudien de Mashhad, la seconde plus grande ville du pays, avait lui aussi été victime d’une attaque de la part de manifestants en colère.
Indignation en Iran mais aussi un peu partout à travers le monde
L’annonce de la mise à mort du cheikh Nimr Al-Nimr a provoqué le courroux de l’Iran à majorité chiite mais aussi d’une grande partie de la communauté chiite à travers le monde. En Irak, des centaines de manifestants ont aussi crié leur colère. Certains parlementaires n’hésitant pas à exiger de la part du gouvernement de “fermer l’ambassade saoudienne en Irak, expulser l’ambassadeur et exécuter tous les terroristes saoudiens emprisonnés en Irak“.
Le Hezbollah libanais parle d’un “crime haineux perpétré sur la base de fausses allégations, de lois corrompues et d’une logique pervertie qui n’a rien à voir avec la justice” et accuse directement les Etats-Unis pour sa “responsabilité directe et morale dans ce crime (…) en assurant la protection du régime saoudien et en couvrant ses principaux crimes contre son peuple et les peuples de la région“. Les Etats-Unis de leur côté se sont dits : “particulièrement préoccupés” et demandent aux acteurs régionaux de “redoubler d’efforts pour enrayer l’escalade des tensions régionales“.