Irak : une liste rouge des biens culturels en péril présentée à Paris
Le Conseil international des musées a dressé une liste des biens culturels irakiens en danger. Objectif : contribuer à la lutte contre les vols et le pillage.
C’est au Louvre, lundi, que le Conseil international des musées (Icom) a dévoilé une nouvelle liste rouge de biens culturels qu’il estime être en danger en Irak. Ce catalogue couvre, en 7 catégories, quelque 12.000 ans d’un patrimoine culturel exceptionnel. Tous ces biens sont sous la menace du vol, du trafic ou encore du pillage.
De la Mésopotamie ancienne au règne ottoman
“Ces derniers mois, nous avons assisté aux massacres de minorités en Syrie et en Irak mais aussi à la destruction d’oeuvres inestimables du patrimoine culturel millénaire”. Ainsi s’exprimait le président du Louvre, Jean-Luc Martinez à l’occasion de la conférence de presse visant à présenter cette nouvelle liste rouge.
Mais quel est le but exact de cet outil ? L’Icom indique qu’il ne s’agit pas là d’ “une liste d’objets volés. Les biens culturels présentés dans la liste sont des objets inventoriés au sein de collections d’institutions reconnues”. Ces biens couvrent une très large période de la Mésopotamie ancienne 10.000 ans avant JC) jusqu’aux règnes ottoman et mamelouk (XVIe au XIXe siècles après JC).
“Un nettoyage culturel” en Irak et en Syrie
Pour Jean-Luc Martinez, pas de doute, ce “nettoyage culturel” vise à “effacer des pans entiers de l’histoire de l’humanité”. Le catalogue est d’une précieuse aide pour les professionnels de l’art et du patrimoine. Il convient de préciser que cette liste rouge est loin d’être une première : depuis le tournant du siècle, 25 pays ont été le cadre de l’établissement de tels inventaires. Hans-Martin Hinz, qui préside l’Icom, affirme qu’elles sont “une solution aux résultats éprouvés”.
Dans le même temps, il exhorte les collectionneurs à “cesser d’acheter des objets en provenance” d’Irak et de Syrie. Et recommande également, en cas de soupçons, de contacter le Bureau d’État irakien des antiquités et du patrimoine (relationsïsbah(at)yahoo.com) ou directement l’Icom (illicit-trafic(at)icom.museum).