Irak : le premier ministre veut des profondes réformes
Alors que l'Irak est toujours politiquement paralysé et que sa cote de popularité est au plus bas, Haïdar al-Abadi, le Premier ministre irakien propose une série de réformes chocs.
L’Irak est toujours dans une profonde torpeur, la situation politique est paralysée, la corruption viscérale, les scandales éclatent les uns après les autres et le gouvernement particulièrement contesté. Les irakiens espéraient des changements mais ceux qui ont été proposés hier para Haïdar al-Abadi, le Premier ministre, sont d’une ampleur particulièrement inattendue. Ces annonces font suite à des semaines de manifestations dans le pays notamment contre la dégradation des services publics et la corruption galopante.
D’importantes réformes proposées
Haïdar al-Abadi fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille. Il envisage notamment la suppression de certains postes de hauts fonctionnaires dont celui de vice-président qui est actuellement détenu par son rival et prédécesseur Nouri al-Maliki. Cette suppression de poste serait un coup dur pour l’ancien Premier ministre et ouvrirait vraisemblablement la voie à un conflit entre les deux hommes forts de l’Irak.
Le Premier ministre souhaiterait par ailleurs une modification dans les nominations des hauts fonctionnaires. Compte tenu des différentes communautés qui composent le pays, un système de quotas avait été mis en place afin d’être plus représentatif. “Les quotas de partis et de confessions doivent être supprimés“.
Désigner les candidats en fonction de leurs compétences
Haïdar al-Abadi souhaite ainsi que les différents postes de hauts fonctionnaires soient attribués selon les compétences des candidats. Autre souhait de l’actuel Premier ministre irakien : “réduction immédiate et globale” du nombre de gardes du corps pour l’ensemble des responsables. Certains responsables ont effectivement à leur disposition une véritable escouade. D’autres responsables en prennent moins et empochent les salaires de différence.
Ces changements nécessiteront toutefois l’approbation du cabinet, d’un amendement à la constitution ainsi qu’une approbation du parlement irakien pour pouvoir être validés et appliqués. Cette approbation risque de générer des batailles politiques et prendre du temps.